Les relations entre la France et l’Algérie se tendent davantage !


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Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune (05 oct 21)
Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune

Les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie ont pris une nouvelle tournure après que le ministère algérien des Affaires étrangères a rejeté fermement la demande française d’expulser environ 60 citoyens algériens. Le 17 mars, Alger a publié un communiqué dans lequel il s’opposait catégoriquement à cette requête, non sans souligner que celle-ci avait été formulée de manière inappropriée, en dehors des canaux diplomatiques habituels. Ce rejet a provoqué une vive polémique en France, où le gouvernement, sous la présidence d’Emmanuel Macron, semblait chercher à désamorcer la situation.

L’Algérie a exprimé sa colère, dénonçant ce qu’elle perçoit comme une violation des procédures diplomatiques classiques. Selon le ministère algérien, une demande d’expulsion devrait être soumise directement aux consulats algériens par le biais des autorités locales françaises, traitée de manière individuelle et au cas par cas. En d’autres termes, Alger estime que la France a outrepassé les normes et utilisé des méthodes de pression qu’elle qualifie de « menaces » inacceptables.

« Refus d’appliquer le droit international »

La France a immédiatement réagi. Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’a pas tardé à faire part de son mécontentement, exprimant son regret face à la position d’Alger. Selon lui, l’Algérie fait preuve d’un « refus d’appliquer le droit international ». Dans la foulée, Retailleau a annoncé qu’une « riposte graduée » serait mise en place. Parmi les premières mesures envisagées figure la suspension de l’accord de 2007, qui permettait aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens de bénéficier d’une exemption de visa pour entrer en France.

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Les relations entre Paris et Alger étaient déjà tendues ces dernières semaines, notamment après les déclarations de François Bayrou, ministre de la Justice, qui avait évoqué la possibilité de revoir les accords de circulation entre les deux pays. En février dernier, Bayrou avait donné un ultimatum à Alger pour qu’il reconsidère, dans un délai de un à deux mois, un traité facilitant l’entrée des Algériens en France. Cette annonce visait à renforcer les contrôles migratoires, en particulier pour les ressortissants algériens jugés indésirables par les autorités françaises.

L’Algérie rejette toute pression extérieure

Face à l’escalade de la situation, Emmanuel Macron a tenté de désamorcer la crise. Le Président français, dans ses déclarations début mars, a affirmé sa volonté de ne pas rompre les accords bilatéraux, mais plutôt de renégocier certains d’entre eux. Il a précisé que la France privilégiait une approche plus diplomatique, visant à améliorer la coopération sur des enjeux cruciaux tels que la gestion de l’immigration et la sécurité.

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Cette crise fait ressortir des divergences profondes dans les relations entre les deux nations. D’un côté, la France semble déterminée à adopter une ligne plus ferme en matière d’immigration, en particulier concernant les ressortissants étrangers ayant été condamnés pour des crimes graves. De l’autre côté, l’Algérie, fidèle à sa souveraineté, rejette toute pression extérieure et défend son droit à décider en toute indépendance des questions qui concernent ses citoyens.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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