Plus de 150 000 réfugiés sierra-léonais se sont évaporés dans la forêt guinéenne. Deux thèses s’affrontent pour leur évacuation. Le HCR propose de les installer, dans un premier temps, dans des camps avant leur rapatriement vers la Sierra Leone alors que ce pays souhaite leur retour immédiat par le biais d’un » couloir sécurisé « .
Affamés, exténués, les réfugiés, fuyant les combats, se sont dispersés dans la zone forestière guinéenne. Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) s’inquiète du sort de ces milliers d’hommes et de femmes. Deux thèses s’opposent pour leur rapatriement. Le président sierra-léonais Ahmad Tejan Kabbah a suggéré, ce mardi, à Freetown, l’ouverture d’un corridor de sécurité partant du sud-est de la Guinée pour aller directement vers l’est de son pays, afin d’évacuer des centaines de milliers de Sierra-léonais bloqués dans une zone de combats. Rappelant que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) doit prochainement dépêcher une force de 1.700 hommes le long des frontières entre la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia, Kabbah a proposé que cette force escorte les réfugiés en Sierra Leone, sans les faire remonter sur Conakry, comme le souhaite le HCR.
Couloir ou camp, il faut choisir
Le président sierra-léonais a reçu le haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Ruud Lubbers qui effectue sa première tournée en Afrique de l’Ouest. Ce dernier opte pour une seconde solution : un passage sécurisé à l’intérieur de la Guinée pour faire remonter les réfugiés vers le nord du pays dans des camps plus sûrs. La force ouest-africaine de maintien de la paix (ECOMOG) les protégerait lors de leur transit.
Pour l’instant, les réfugiés continuent de vivre dans des conditions très difficiles. » La ville et l’eau sont polluées, il y a beaucoup de cadavres qui jonchent les rues et beaucoup de cas de maladies ont été repérés parmi les rares habitants qui sont restés coincés au centre-ville « , s’inquiète le préfet de Guéckédou, au sud-est de la Guinée.