Les records de pluies bouleversent et subliment le désert du Sahara


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Pluies diluviennes dans le désert
Pluies diluviennes dans le désert

Ces derniers jours ont vu s’abattre sur le Maghreb en général et le Maroc en particulier des pluies d’une intensité sans précédent. Ce phénomène a touché  notamment les régions désertiques du sud-est. Ces zones, connues pour leur aridité, ont reçu en seulement 48 heures l’équivalent d’une année de précipitations, bouleversant totalement le paysage. Le lac Iriqui, asséché depuis plus de cinquante ans, s’est rempli à nouveau, témoignant de la violence des intempéries.

Des pluies torrentielles ont frappé le sud et le sud-est du Maroc, provoquant des inondations majeures et des dommages matériels importants. Ces phénomènes climatiques extrêmes, amplifiés par le réchauffement climatique, posent de sérieux défis aux infrastructures du pays, soulignant la nécessité d’investissements pour l’adaptation aux nouvelles réalités climatiques.

Ces pluies, qualifiées de « tempêtes extratropicales » par les météorologues, ont provoqué des inondations dévastatrices dans les provinces de Tata et Zagora. Le relief montagneux a accéléré l’accumulation des eaux dans les vallées, transformant des rivières asséchées en torrents dangereux, entraînant la destruction de 56 maisons et la mort de 18 personnes. Mais elles subliment aussi le désert, avec une quantité d’eau jamais vu depuis 1922.

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Les infrastructures à l’épreuve du changement climatique

Ces événements ne sont pas isolés. En Afrique, et particulièrement au Maroc, les infrastructures peinent à résister à la montée en puissance des phénomènes météorologiques extrêmes, exacerbés par le réchauffement climatique. La Direction générale de la météorologie (DGM) du Maroc a attribué cette instabilité à la hausse globale des températures, qui perturbe les équilibres atmosphériques en déplaçant le front intertropical vers le nord. Ce phénomène conduit à des épisodes de précipitations intenses, comme ceux observés ces dernières semaines.

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Face à cette nouvelle donne, les infrastructures hydrauliques et de drainage, souvent insuffisantes ou vieillissantes, se révèlent inadaptées. Les systèmes de gestion des eaux, cruciaux pour contenir les ruissellements, sont débordés, mettant à nu la vulnérabilité des zones urbaines et rurales. Le remplissage soudain des nappes phréatiques et des barrages-réservoirs, bien que positif à court terme, soulève la question de leur capacité à répondre aux besoins d’une région qui connaît des cycles de sécheresse récurrents. Enfin, des infrastructures, comme l’aéroport de Marrakech, n’ont pas été conçu en prévision de grosses pluies, et sont inondés très facilement.

Vers une adaptation nécessaire

Les catastrophes climatiques, en plus des pertes humaines, causent des déplacements de populations et perturbent les activités économiques, notamment agricoles. Le Maroc, à l’instar d’autres pays africains, doit faire face à l’urgence de l’adaptation au changement climatique. Cela passe par des investissements dans des infrastructures résilientes, capables de supporter les chocs météorologiques à venir.

Le changement climatique modifie irrémédiablement la carte des précipitations, et les autorités des pays du Maghreb s’attendent à une augmentation de la fréquence et de l’intensité de ces événements dans les prochaines décennies.

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