Les rebelles s’unissent face à la Licorne


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire

L’armée française en Côte d’Ivoire, dans le cadre de l’opération Licorne, a ouvert le feu, samedi, contre les rebelles du Mouvement populaire ivoirien du grand Ouest (Mpigo). L’opération a été vivement critiquée par l’ensemble des factions rebelles. Réunies ce lundi à Bouaké, elles cherchent à présent à unir leurs forces.

« Le front est stabilisé. A l’ouest, tout est calme. Les rebelles du Mouvement populaire du grand Ouest (Mpigo) se sont repliés sur Bangolo », confirme le lieutenant-colonel Ange-Antoine Leccia, porte-parole de l’armée française en Côte d’Ivoire. Les forces françaises de l’opération Licorne ont ouvert le feu, samedi, contre les rebelles du Mpigo, dans la région de Duékoué. Après avoir effectué des tirs de sommation, les Français auraient été contraints à la riposte. Ils ont détruit trois pick-ups dans les rangs adverses.

Le général Bentégeat, chef d’état-major des armées françaises, avait d’abord évoqué un cas de « légitime défense ». Plus simplement, le lieutenant-colonel Leccia explique : « Notre mission consiste à assurer la sécurité des ressortissants français. Nous ne pouvons pas permettre que les rebelles franchissent le fleuve Sassandra et accèdent au sud de la région. Samedi, ils ont contourné les forces loyalistes et sont tombés sur nous. ». Les combats n’ont fait aucun blessé français. Côté rebelles, le Mpigo fait état de plusieurs victimes, sans plus de précisions.

Pas de paix pour Noël

Guillaume Soro, porte-parole du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (Mpci), le mouvement rebelle à l’origine de la crise, a vivement réagi à cette intervention. Il a qualifié les Français de « forces conquérantes et d’occupation ». Le Mpigo reproche à la France de s’impliquer dans une « guerre qui n’est pas la sienne ». Les trois mouvements rebelles de Côte d’Ivoire – le Mpci, le Mpigo et le Mouvement pour la justice et la paix (Mjp) – doivent se rencontrer aujourd’hui à Bouaké pour discuter d’une possible entente. L’accrochage de ce week-end semble précipiter la recherche d’union chez les rebelles.

Le Mpci tient, depuis le 19 septembre, la région de Bouaké et le nord du pays. Les négociations de paix qu’il a entamées depuis le 17 octobre avec le gouvernement d’Abidjan sont suspendues à l’occasion des fêtes. Le Mpigo, apparu aux alentours du 28 novembre, se revendique de Robert Gueï et prétend réunir 6 000 combattants. Il détient les villes de Man et de Bangolo dans l’Ouest ivoirien. Le Mjp, de son côté, afficherait 250 combattants et s’est déjà illustré par la prise de la ville de Touba. A Bouaké, où doivent se réunir les représentants de ces différentes factions, la vie s’est arrêtée depuis le début du conflit. « Toutes les boutiques sont fermées. Nous n’allons pas fêter noël. De toutes façons, le couvre-feu commence à 19h00 », commente, attristé, un habitant du Centre.

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