C’est ce vendredi après-midi que les rebelles et le gouvernement ivoirien signeront un cessez-le-feu à Yamassoukro, la capitale politique. Les mutins sont attendus par les représentants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest pour la signature de l’accord.
Les mutins se sont découverts des dons de fins diplomates. Ils sont attendus ce vendredi après-midi à Yamoussoukro pour signer un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement ivoirien. Ce sont les représentants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CDEAO) qui ont négocié l’accord avec les mutins à Bouaké, seconde ville du pays occupée par ces derniers depuis le 19 septembre, jour de l’insurrection militaire. » Nous avons des revendications, si elles sont acceptées, l’avantage sur le terrain ne nous intéresse pas, sinon il y a longtemps que nous aurions fait ce que nous voulons. Tout ce que nous voulons, c’est une Côte d’Ivoire stable, démocratique, juste, et que tout le monde soit ivoirien et que tout le monde soit traité sur un même pied d’égalité « , a déclaré l’adjudant Tuo Fozié, porte-parole des mutins. En clair, ils négocient avec les armes sous la table.
Victoire diplomatique
Les mutins peuvent se targuer d’une victoire diplomatique. Ils sont reconnus par la CDEAO et – le plus important – par le gouvernement ivoirien. Ce dernier a délaissé la fougue guerrière pour prendre le chemin de négociations qui peuvent pourtant se heurter à des handicaps pratiques. Les mutins doivent, pour se rendre à Yamousoukro, passer à travers les lignes loyalistes. Ils risquent aussi de rendre difficiles les négociations en s’arc-boutant sur leur principale revendication : le départ du président Laurent Gbagbo.
La délégation de la CDEAO, composée des ministres des Affaires étrangères du Niger, du Nigeria, du Ghana, du Togo et de Guinée Bissau ainsi que les ministres de la Défense du Mali et du Togo, a réussi à amener les deux parties à signer un accord sur le cessez-le-feu dont les contours sont assez flous. » Nous allons signer le cessez-le-feu, puis nous discuterons avec le gouvernement et ceux qui le combattent sur les modalités de supervision. Nous n’avons pas discuté de ces arrangements et nous laissons le gouvernement et l’autre partie se mettre d’accord sur ces conditions « , reconnaît Mohamed Ibn Chambas, Secrétaire exécutif de la CEDEAO.