Les raisons de l’échec des dirigeants nigérians


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Il y a tant de choses à faire pour résoudre les problèmes du Nigeria et, naturellement, toute personne qui devient Président croit qu’il/elle doit tout faire. C’est la raison pour laquelle ils échouent la plupart du temps. Cela commence avec des promesses électorales : ils promettent presque tout et les gens arrivent à croire à de telles promesses. Suite à ces déclarations, la plupart de ceux qui accèdent aux responsabilités finissent par échouer. Il doit certainement y avoir un moyen de s’en sortir.

Il y a tant de maux dans ce pays accumulés au cours de nombreuses années que le leader qui voudrait réellement changer doit comprendre qu’il/elle ne peut pas tout faire et qu’il sera essentiel de faire des choix stratégiques.

Comment parler de marché déréglementé ?

Malgré tous leurs efforts, la majorité des dirigeants nigérians n’ont pas offert à une grande frange de la population l’accès à l’énergie. Pour la plupart, ils ont échoué parce qu’ils voulaient que le gouvernement soit la source, le propriétaire et le distributeur de l’énergie. Dans un pays d’environ 160 millions de personnes, avec plusieurs années d’échec dans la production d’énergie dans un contexte de corruption chronique, il est presque impossible que le gouvernement produise l’énergie répondant aux besoins.

Comme le pays a fait dans le secteur des télécommunications, la mission de garantir aux Nigérians l’énergie pour leurs maisons et industries doit être l’affaire de secteur privé. Il est nécessaire que le marché soit libéré sans contrôle des prix par le gouvernement, sans copinage. Un tel contexte permettrait à des entreprises de produire l’énergie nécessaire.

Ce que l’on nomme aujourd’hui la déréglementation du secteur correspond à un simple transfert de la part du gouvernement de la production et de la distribution de l’énergie, à des copains dont l’état financier fragile avait nécessité, quelques mois auparavant, des subventions gouvernementales pour faire fonctionner leurs entreprises. Ces derniers en retour contribueront à la campagne électorale du Président. Même lorsque l’idée est bonne, les dirigeants nigérians arrivent à vider les choses de leurs sens dans un contexte englué par la mauvaise gouvernance. En effet, la dérèglementation pourrait permettre au marché de répondre aux besoins au cours des prochaines années, mais nous sommes coincés dans une sorte de compromis entre un quasi-contrôle du gouvernement et un contrôle marqué par les intérêts particuliers. Le gouvernement continue à dicter les prix. Comment parler de marché déréglementé ?

Créer un environnement favorable au secteur privé

Le système éducatif demeure délabré. Une des réalisations de l’administration actuelle, est qu’elle a veillé à ce que chaque État nigérian ait une Université fédérale. Sur le papier, cela laisse penser que chaque Nigérian, qui a l’intention de fréquenter l’université le peut. Mais peut-on parler d’accès alors que les grèves perturbent souvent le calendrier scolaire ?

L’autonomie des universités évoquée pour garantir la liberté de fonctionnement de chaque structure aurait, par la concurrence, assuré la promotion de meilleures pratiques. Cela aurait limité les risques de grève générale dans toutes les universités. Ce genre d’autonomie reste malheureusement une chimère. Rien n’a évolué depuis 1999.

Pour réussir en tant que dirigeant nigérian, vous devez hiérarchiser les priorités. A vouloir s’attaquer à tous les problèmes, on devient inefficace. Nos dirigeants doivent comprendre que pour remédier aux maux de ce pays, il faut créer un environnement favorable au secteur privé pour qu’il soit capable de fournir les solutions idoines. La déréglementation et la libéralisation partielles donnent l’impression que le gouvernement limite son ingérence dans la sphère économique, mais la demi-mesure n’est pas une solution. Il faut libéraliser.

Les principaux candidats aux élections 2015 ont commencé à faire toutes sortes de promesses qu’ils sont censés honorer une fois élus. Ils devront donner beaucoup d’explications pour être crédibles face aux populations qui sont habituées à ce que ces promesses se limitent aux mots.

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