La Méditerranée est quelque part entre le Nord et le Sud. Cécile Oumhani, en vagabonde, la cherche. La trouve pour la perdre aussitôt. Les racines du mandarinier sont profondes, elles échappent au temps et à l’espace. Tout commence à Tunis.
La maison de Marie n’a pas d’âge. Comme les traditions. Quand elle arrive à Tunis avec Ridha, son champ se rétrécit très vite. Sa chambre comme sanctuaire. Et l’attente imposée par Ridha, son jeune époux. Attendre, attendre cet homme que le monde des hommes a happé de nouveau. Car Ridha, avant qu’il ne revienne à Tunis, était tolérant et ne disait pas à tout bout de champ : » je te laisse, je reviens dans un instant… « . L’instant dure une éternité. Tunis, dans les années 60, était masculine. L’étudiante parisienne l’apprendra à ses dépens. Comme Marie, qui » a appris la langue colorée qui lui garantit les abricots les plus sucrés ou les piments les plus piquants « , Cécile Oumhani utilise un langage méditerranéen dans cette quête d’identité humiliée, bafouée.
Marie à tout prix
Marie a un enfant. Il s’appelle Sofiane. Il la cherche. Ridha, son père, a rejoint le monde où les femmes en sont exclues. Sofiane ne veut pas vivre dans cet univers amputé. Cherche Marie, sa mère, désespérément. Marie sait que » l’enfant est une douleur qui n’a pas guéri, la justification de sa vie ici « .
Cécile Oumhani a su éviter les » inévitables lenteurs orientales « . Avec des phrases simples, elle explore les profondeurs, les déchirures, des personnages. La longue quête de Sofiane, la fuite de Marie et la trahison de Ridha répondent à des schémas complexes, à des univers quelques fois imposés, souvent souhaités.
Les racines du mandarinier, aux éditions Paris – Méditerranées, plongent, avec une réelle poésie, dans des labyrinthes infinis. Tunis, la ville interdite, recèle des destins étranges qui se croisent, s’aiment, se déchirent … Profondes sont les raisons de la quête. A lire au plus vite.
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