Etre un ancien chef d’Etat malgache rapporte gros. Selon une enquête révélée par un journaliste malgache, les ex-Présidents bénéficient d’au moins 10 millions d’Ariary par mois (soit environ 5 000 dollars). Une révélation qui consterne les Malgaches, l’une des populations les plus pauvres au monde.
C’est une loi adoptée par le Parlement de la transition, les 3 et 4 juillet derniers, qui a mis la puce à l’oreille des enquêteurs. Cette loi fixe les conditions requises pour bénéficier du statut particulier d’anciens présidents de la République avec des privilèges qui leurs sont octroyés. Ces ex-Présidents peuvent bénéficier jusqu’à 5 000 dollars par mois (10 millions d’Ariary), avec des plus-values matérielles, et d’assistance assez particulières.
La loi définit que les anciens chefs d’Etat bénéficient d’un détachement de 12 éléments de sécurité permanents, une liste civile composée d’un chef secrétariat privé, de 2 secrétaires privés, de 2 chauffeurs et de 5 personnels de maison, une maison civile plus deux véhicules. Toute cette liste est prise en charge par le ministère des Finances, mentionnent les médias locaux. Précisant que d’autres avantages comme : les abonnements en consommations d’eau, d’électricité, de téléphone, de soins de santé et autres petits besoins quotidiens sont entièrement pris en charge par l’Etat.
Un tweet publié par le journaliste malgache Rianasoa, met en exergue un document officiel qui déclare ce à quoi ont droit les anciens Présidents de la Grande île.
Ravalomanana, grand perdant
La loi clarifie même les petits détails, notamment sur les véhicules dont l’un doit être de type « prestige » et l’autre de type« tout terrain » (4×4), tous neufs et changeables tous les 7 ans. En plus de 250 litres de carburants par mois et d’un entretien annuel de 4 millions d’Ariary.
Toutefois, pour bénéficier de ces prestiges, l’ex-Président doit être exempté de tout caractère qui va à l’encontre de la Constitution malgache. Tout ex-président reconnu pour crimes ou délits ne peut pas EN être bénéficiaire. Ce qui est le cas de l’ex-Président Ravalomanana, inculpé des tueries du 7 février 2009, lorsqu’une quarantaine de personnes avaient été tuées.