Les présidentielles maliennes sont ouvertes


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Drapeau du Mali
Drapeau du Mali

La succession d’Alpha Konaré est déclarée ouverte. A 13 mois des présidentielles, les partis politiques se positionnent et s’entre-déchirent. Le parti au pouvoir, l’Adéma, se scinde en deux, entre les partisans du président sortant et ceux du candidat non déclaré, l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta. Interview du porte-parole du mouvement Alternative 2002, Bakary Kaniba Traoré, ex-ministre de la Culture et de la Communication.

Afrik. : Pourquoi avez-vous créé Alternative 2002 ?

Bakary Kaniba Traoré : On ne se reconnaît plus dans l’actuel parti, Adéma, que nous avons nous-même créé. Les fondateurs ont été écartés par des vicieux, des corrompus et des voleurs. L’actuelle direction veut assassiner l’Adéma ! Notre mouvement se bat pour la démocratie et nos membres refusent que notre idéal politique soit bafoué par des arrivistes.

Afrik. : Concrètement, quelle est la différence entre votre mouvement et l’Adéma dont vous êtes l’un des fondateurs ?

B.K.T. : Je partage entièrement les idéaux de l’Adéma. J’ai été emprisonné sous la dictature militaire et je suis aujourd’hui privé de salaire et de fonction ! Ce n’est pas ce genre de sanctions qui me feront abandonner la voie de l’intégrité et de l’honnêteté.

Afrik. : Donc, réellement, il n’y a pas de différence… ?

B.K.T. : La voix officielle ne porte plus. Les actuels dirigeants veulent assassiner l’Adéma. Nous pensons qu’il y a des dérives et des déviations par rapport à l’Adéma comme nous le concevons. Les usurpateurs ont fait main basse sur le parti.

Afrik. : Mais Dioncounda Traoré, président de l’Adéma, menace de prendre des sanctions contre ceux qui ont rejoint votre mouvement.

B.K.T. : Dioncounda est un frère. Nous sommes de la même famille politique, nous avons combattu la dictature ensemble pendant 23 ans. Je n’ai pas peur des sanctions. Et, sincèrement, ils ne peuvent prendre aucune sanction contre nous. Notre mouvement n’est pas contraire aux textes régissant l’Adéma. J’appelle les gens honnêtes de l’Adéma à rejoindre Alternative 2002. Je leur demande de ne pas avoir peur. Cette ligne sur laquelle vous m’appelez est sur écoute mais cela ne diminue en rien ma volonté de me battre pour la liberté.

Afrik. :Allez-vous présenter un candidat en 2002 ?

B.K.T. : C’est encore tôt pour mettre sur la place publique nos réflexions sur ce sujet. On est encore dans un laboratoire mais il est clair que nous refusons de laisser qui que soit, serait-ce le président de la République, choisir tout seul. On n’est pas dans une dictature !

Afrik. : Vous voulez dire que le président Alpha Konaré veut lui-même désigner son successeur ?

B.K.T. : Il y a des gens qui laissent entendre à l’opinion que le président veut et doit donner son aval à un candidat. Nous refusons catégoriquement ce choix. Je rappelle à ces derniers qu’Alpha Konaré a été choisi par notre mouvement. Il nous appartient de voir qui peut le mieux faire avancer nos idées.

Afrik. : On dit que vous êtes la rampe de lancement de l’ancien premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta.

B.K.T. : Et moi, je vous dis que nous choisirons celui qui incarne le mieux nos idéaux.

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