
Les troupes françaises ont commencé à quitter le Sénégal, marquant le début d’un retrait militaire total d’ici fin septembre. La France restitue ses installations, dont les quartiers Maréchal et Saint-Exupéry, à Dakar. Ce départ s’inscrit dans la volonté du Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye de mettre fin à toute présence militaire étrangère. En conséquence, 162 employés locaux des EFS seront licenciés, ce qui soulève des enjeux sociaux et de reconversion professionnelle au Sénégal
Le retrait militaire français du Sénégal est enclenché. Cette opération s’inscrit dans une dynamique plus large de réorganisation de la présence française en Afrique de l’Ouest et centrale. Ce lundi 28 avril 2025, un convoi de véhicules militaires français a quitté Dakar, escorté par l’armée sénégalaise, amorçant ainsi le départ progressif des Éléments français au Sénégal (EFS), présents dans le pays depuis 1960.

Conséquences sociales non négligeables.
Ce départ s’accompagne de la restitution progressive de plusieurs emprises militaires françaises au Sénégal. Le 7 mars 2025, la France a remis aux autorités sénégalaises les quartiers Maréchal et Saint-Exupéry. Une commission mixte, créée le 12 février, pilote cette transition. Elle a pour mission d’établir un calendrier de restitution des installations et de poser les bases d’une nouvelle coopération bilatérale en matière de défense et sécurité.
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Par ailleurs, le retrait entraîne des conséquences sociales non négligeables. Le licenciement de 162 employés sénégalais des EFS est prévu au 1er juillet 2025, conformément à un courrier adressé à l’Inspection régionale du travail par le commandant des EFS, le général Yves Aunis. Ces salariés en CDI, dont plusieurs représentants du personnel, seront accompagnés dans leur reconversion, notamment via un forum des métiers organisé à Dakar. À eux s’ajoutent plusieurs centaines de travailleurs indirectement employés via des entreprises sous-traitantes.
Mettre fin à la présence de toutes bases militaires étrangères
Cette décision s’inscrit dans la volonté du Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye. Ce dernier, élu en 2024, a un programme souverainiste et panafricaniste, de mettre fin à la présence de toutes bases militaires étrangères sur le sol national. Dès novembre 2024, il avait annoncé cette mesure, arguant que le Sénégal, pays indépendant depuis 1960, devait affirmer pleinement sa souveraineté. Il a ainsi chargé son ministre des Forces armées de redéfinir la coopération militaire dans un cadre totalement nouveau, sans présence étrangère.
Le départ du Sénégal fait écho à d’autres retraits français récents en Afrique. Après avoir été expulsée du Mali, du Niger, du Burkina Faso, de la Centrafrique et du Tchad — pays de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (C-AES), désormais alliés de la Russie — la France a aussi entamé son retrait de la Côte d’Ivoire. La base historique d’Abidjan a été officiellement transférée à l’armée ivoirienne le 20 février 2025. La base militaire de Libreville, au Gabon, reste cependant opérationnelle, devenant l’unique pôle militaire français en Afrique de l’Ouest et centrale, avec un rôle de coopération renforcé.
Retrait dans un climat de coopération
En dehors de l’Afrique de l’Ouest, Djibouti reste le principal point d’ancrage militaire de la France sur le continent africain. La base y accueille 1 500 militaires et civils et n’est pas concernée par la réduction de la présence française.
Le cas du Sénégal se distingue par une rupture franche mais ordonnée. Les autorités françaises et sénégalaises ont mené plusieurs réunions pour encadrer le retrait. Ce processus, bien que décidé unilatéralement par Dakar, s’effectue dans un climat de coopération, contrairement aux ruptures brutales observées dans d’autres pays. En septembre 2025, selon plusieurs médias, le retrait des EFS sera entièrement finalisé.