Les six pirates capturés après la libération de l’équipage du voilier Le Ponant sont arrivés ce mercredi en France et ont été placés en garde à vue. En cas de procès dans l’Hexagone, ils risquent la prison à vie si la justice les reconnaît coupables de « détournement de navire, enlèvement et séquestration en bande organisée avec remise de rançon ».
Les six pirates que les forces spéciales françaises ont capturés dans l’affaire de la prise d’otage du Ponant, au large des cotes somaliennes, sont en France. Ils sont arrivés ce mercredi vers 6h du matin, heure française, à bord d’un avion militaire qui les ramenait de Djibouti, où est resté le voilier de luxe. Le groupe, interrogé par la section des recherches de la gendarmerie de Paris, a été placé en garde à vue aux environs de 8h. Une information judiciaire devrait par la suite être ouverte pour « détournement de navire, enlèvement et séquestration en bande organisée avec remise de rançon ».
Le président de la Somalie, d’où seraient originaires les suspects, a donné son accord pour que les pirates soient jugés en France – où ils sont passibles de réclusion à perpétuité si leurs forfaits sont avérés. Pour obtenir des informations sur le degré d’implication des six accusés les enquêteurs français les interrogent, ainsi que les trente ex-otages (22 Français, 6 Philippins, une Ukrainienne et un Camerounais). Certains enquêteurs se rendront à Djibouti afin de prélever des empreintes digitales et des traces génétiques sur Le Ponant.
Zones d’ombre
Selon les ex-otages, il y avait entre 20 et 30 assaillants, dont beaucoup ont pu prendre la fuite. Il n’est donc pas évident que le groupe capturé par les militaires français ait joué un rôle majeur dans la prise d’otage. Autre zone d’ombre que les autorités françaises auront à éclaircir : l’âge des suspects. Certains d’entre eux seraient mineurs, ce qui les placerait sous un autre régime judiciaire que les autres, qui semblent avoir de grandes chances d’être jugés devant une cour d’assises.
Le procès des six pirates serait une première sur le sol français. Une première qui, espère Paris, fera date. Elle espère que l’affaire du Ponant permettra de lancer une action internationale contre la piraterie. Samedi, le premier ministre François Fillon avait d’ailleurs déclaré que la France souhaitait la création d’une « force internationale » sous mandat des Nations Unies pour lutter contre ce crime, fréquent dans les eaux somaliennes.