Les pays africains champions de l’esclavage moderne


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Une étude sur l’échelle et les risques de l’esclavage moderne place de nombreux pays africains parmi les élèves surdoués en matière de prévalence de l’esclavage. Dix pays africains font partie des quinze premiers. La Mauritanie en tête d’affiche.

L’étude est une première du genre, mais révèle déjà des résultats terrifiants. Cet indice publié par Walk Free Foundation, permet de mesurer l’échelle et les risques de l’esclavage moderne par pays d’une manière très claire. Haro sur l’Afrique qui enregistre les meilleurs résultats, dans le mauvais sens bien entendu. Dix pays africains sont pris dans les filets de cette étude qui désigne ces pays comme des terres où le taux est le plus élevé dans le domaine de la prévalence de l’esclavage moderne. La Mauritanie est selon l’indice, le champion par excellence de tous ces pays.

La Mauritanie se classe en tête de l’indice

D’après Walk Free Foundation, une Organisation non-gouvernementale mondiale dont la mission est de mettre fin à l’esclavage moderne : « les pays africains enregistrent les pires performances dans le premier indice mondial de l’esclavage ». Selon l’étude, la Mauritanie se classe en tête de l’indice, avec la plus grande proportion de la population au monde réduite en « esclaves ». « Ce pays d’Afrique de l’Ouest, qui est caractérisé par un système d’esclavage héréditaire profondément ancré, compterait 150 000 esclaves pour seulement 3,8 millions d’habitants », note l’organisation à l’origine de l’étude.

En plus de la Mauritanie, d’autres pays africains se positionnent parmi les mauvais élèves des droits de l’Homme. Le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Gambie et le Gabon figurent parmi les dix premiers de l’Indice. Viennent après le Sénégal, l’Ethiopie, la Sierra Leone, le Togo et le Cap Vert.

Les raisons évoquées

Les raisons de ces pratiques varient d’un pays à l’autre. Parmi les plus évoquées, il y a l’extrême pauvreté, les conflits et les pratiques traditionnelles telles que le mariage des mineurs et l’esclavage héréditaire. Cet esclavage noté par Walk Free Foundation se présente sous de nombreuses formes, avec des appellations diverses. Qu’il s’agisse de trafic humain, de travail forcé, de pratiques d’esclavage ou apparentées à l’esclavage, ces victimes sont reconnues par la privation de leur liberté et sont sous l’emprise d’un homme ou un groupe d’hommes.

L’exemple qui illustre une telle situation, les déplacés de certains pays comme la Somalie, le Soudan et l’Ethiopie, qui se sont réfugiées au Kenya, souvent sans papiers ni repères, se retrouvent livrer à des conditions s’apparentant à l’esclavage. Loin de ces dix pays africains où les tendances en esclavage s’affirment de plus en plus, d’autres pays s’en sortent bien, et se classent parmi les meilleurs. C’est le cas de l’Île Maurice qui se classe 143e sur les 162 pays pistés. L’Afrique du Sud à la 115e place, se positionne aussi en tête de file parmi les pays où la stabilité et la protection des droits de l’Homme et des travailleurs sont plus acceptables, indique le rapport.

Toutefois, l’indice rappelle que plus de 29 millions de personnes dans le monde vivent dans des conditions d’esclavage moderne. Et comme l’a indiqué Nick Grono, Directeur général de Walk Free Foundation : « (…) Nous savons maintenant que plus des trois quarts des victimes de l’esclavage moderne se situent dans seulement dix pays. L’essentiel de nos effort pour éradiquer l’esclavage doivent se concentrer sur ces nations ».

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