Les parlementaires africains ont réaffirmé, dimanche à Dakar, leur engagement à participer à la lutte contre l’excision en votant des lois et en veillant à l’application de celles-ci. Cette annonce a été faîte à l’ouverture de la conférence régionale sur le thème « les violences contre les femmes, abandons des mutilations sexuelles féminines : le rôle des Parlements nationaux ».
« Au vu de la persistance des mutilations génitales féminines, l’action parlementaire apparaît incontournable », a estimé, le président de l’Assemblée nationale sénégalaise, Pape Diop, pour qui ces pratiques constituent un véritable problème de santé publique et un défi aux décideurs.
Il a noté qu' »au-delà des réponses classiques, puisées dans les réformes législatives adoptées par nos différents parlements, au-delà des mesures socio-économiques prises par nos gouvernements soutenus par la communauté internationale, en faveur de l’abandon de ces mutilations, celles-ci continuent à poser un vrai défi à nos sociétés ».
Pour le président Pape Diop, toute solution durable, face à ce défi, passe par l’instauration d’un environnement socio-économique et éducatif favorable à l’émancipation des femmes.
Une panoplie d’actions de sensibilisation
« Notre conviction quant à l’impératif de l’éradication des
mutilations sexuelles féminines est sans équivoque », a assuré, pour sa part, le sénateur algérien, Kerzabi Khaled, qui a délivré le message de Abdelkader Bensalah, président du Comité exécutif de l’Union parlementaire africaine (UPA).
Après avoir plaidé pour la prise de mesures législatives et
réglementaires nécessaires pour lutter contre les mutilations génitales, Kerzabi Khaled a soutenu qu’une panoplie d’actions de sensibilisation pourra permettre de convaincre les populations concernées d’abandonner ces pratiques.
A propos des actions de sensibilisation, il a suggéré la
mobilisation des médias et des autorités locales, une approche didactique montrant les conséquences des mutilations génitales ainsi que sa « désacralisation ». M. Khaled a ajouté que cette approche nécessite l’implication du corps médical et des autorités religieuses.
Au cours de cette conférence qui prendra fin lundi, les
parlementaires africains vont suivre des communications sur les divers aspects et implications des mutilations génitales féminines pour mieux jouer leur rôle de législateur dans la lutte contre ces pratiques.
Une Déclaration finale sera adoptée par les participants à la rencontre de Dakar organisée par le Parlement sénégalais, en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), l’Union parlementaire africaine et l’Union interparlementaire.
Selon l’UNICEF, seulement 13 pays africains disposent de lois réprimant les mutilations sexuelles féminines et autres types de violences faites aux femmes.