Les éléments du groupe russe Wagner sont accusés de détentions arbitraires, tortures, exécutions extra-judiciaires en République centrafricaine.
Les paramilitaires russes, déployés en soutien au pouvoir en Centrafrique, sont accusés d’avoir commis de graves abus sur des civils, dont des meurtres et tortures, depuis 2019. Sans compter des cas de détention arbitraire. Selon un rapport de l’organisation Human Rights Watch (HRW), publié ce mardi 3 mai, ces éléments russes agissent en toute impunité dans ce pays d’Afrique Centrale.
Dans ce rapport de 13 pages documenté avec des témoignages de dizaines de victimes, proches et témoins, Ida Sawyer, directrice de la division Crises et conflits à HRW, insiste que «des preuves convaincantes montrent que des forces identifiées comme russes soutenant le gouvernement centrafricain ont commis de graves abus à l’encontre de civils en totale impunité».
Pour HRW, «le gouvernement centrafricain a certes le droit de demander une assistance internationale en matière de sécurité, mais il ne peut pas permettre à des forces étrangères de tuer et de maltraiter des civils en toute impunité». D’ailleurs, l’ONU et l’Union Européenne accusent les éléments russes de Wagner d’exactions contre les civils. Et en échange de leur soutien militaire, le gouvernement centrafricain autorise à la Russie de «piller» les ressources du pays, déplorent les deux institutions.
A noter que la plupart des exactions documentées par l’ONG remontent à l’année 2021. HRW dit en effet détenir des preuves convaincantes que des individus s’exprimant en russe ont, en juillet, abattu douze hommes non armés arrêtés à un barrage routier. En outre, elle dénonce des détentions arbitraires et des exécutions sur des hommes arrêtés au hasard dans la rue. Des faits qui se sont déroulés un peu plus tôt, en juin.
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