Les organisations humanitaires onusiennes ont retiré leur personnel étranger des régions hostiles de la Somalie. Mais elles devraient continuer à aider les employés locaux dans le cadre de l’acheminement de l’aide aux populations nécessiteuses, a annoncé jeudi à Nairobi un officiel de l’ONU.
Le coordonnateur humanitaire résident de l’ONU pour la Somalie, Eric Laroche, a déclaré lors d’une conférence de presse dans la capitale kenyane que le transfert du personnel international de l’ONU basé en Somalie était nécessité par un rapport des Nations unies sur la sécurité, indiquant que les étrangers pourraient être pris pour cible dans ce pays ravagé par la guerre.
« Le Département Sécurité de l’ONU considère la Somalie dangereuse pour le personnel de l’ONU », a-t-il dit, soulignant toutefois qu' »abandonner le pays à son sort est probablement plus risqué, car l’ONU serait jugée sévérement par l’histoire ».
L’Union des tribunaux islamistes, qui contrôle Mogadiscio et l’essentiel du sud de la Somalie, a qualifié la décision de l’ONU de transférer son personnel international au Kenya de « déclaration de guerre » et de « moquerie » à l’égard des efforts de paix de l’organisation internationale.
M. Laroche a par ailleurs indiqué que les officiels onusiens discutaient avec les dirigeants islamistes pour faciliter les règles d’enregistrement des ONG locales et étrangères souhaitant intervenir dans le pays.
« La situation humanitaire va être beaucoup plus difficile en raison du fait que ceux qui sont enregistrées doivent intervenir dans le cadre des lois islamiques », a-t-il souligné, ajoutant que l’ONU devrait accroître le nombre de son personnel local offrant des services essentiels dans ce pays de quelque 10 millions d’habitants.
D’après les officiels de l’ONU, l’insécurité croissante et les déplacements internes présagent un risque plus élevé d’une crise humanitaire massive. Les voisins de la Somalie craignent également une escalade de la crise dans ce pays. Le président somalien, Abdullahi Yusuf, a échappé à une tentative d’assassinat le 21 septembre, dans lequel son frère et quatre de ses gardes de corps ont été tués.
Par ailleurs, Phillippe Lazzarini, chef du Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (UNOCHA), a indiqué que la Somalie a besoin de financements accrus pour satisfaire ses divers besoins.
L’ONU a lancé un appel en faveur de 324 millions de dollars US pour financer différents programmes dans le pays, mais n’a réussi à en réunir que 170. Ils ont été consacrés à la couverture des besoins alimentaires.