Les provinces de l’Ituri et de Goma, en république Démocratique Du Congo, attendent leurs gouverneurs militaires et policiers, ce lundi. Constant Ndima Kongba, Johnny Luboya Nkashama et leurs adjoints policiers entrent dans leurs nouvelles fonctions, dès ce jour, avec pour mission de ramener la paix dans ces provinces terrorisées par les groupes armés.
En RDC, les lieutenants-généraux Constant Ndima Kongba et Johnny Luboya Nkashama atterrissent, respectivement, à Bunia et à Goma, ce lundi 10 mai 2021, au matin, pour prendre leurs nouvelles fonctions de gouverneurs des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo. Nommés le 4 mai 2021 par le Président Félix Tshisekedi pour prendre la tête des deux provinces de l’Est de la RDC dès le 6 mai, date d’entrée en vigueur de l’état d’urgence, c’est finalement ce lundi que les nouveaux gouverneurs vont s’installer dans lesdites provinces qu’ils dirigeront pendant 30 jours.
Le gouverneur militaire de l’Ituri, Constant Ndima Kongba, est un ancien rebelle du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba désormais membre de l’Union sacrée. Au moment de sa nomination, Constant Ndima Kongba assumait les fonctions de chef d’état-major général adjoint chargé de l’administration et de la logistique. Dans ses nouvelles charges, il sera secondé par le commissaire divisionnaire Ekuka Lipopo. Au Nord-Kivu, c’est également un ancien rebelle qui prend les commandes. Johnny Luboya Nkashama est un ancien de la rébellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) Goma, proche du Rwanda. À ses côtés, il y aura le commissaire divisionnaire Alonga Boni Benjamin qui assumera les charges de vice-gouverneur.
Il est à préciser que ce n’est pas seulement à la tête des provinces que seront placés des militaires et des policiers, mais à tous les niveaux de leur appareillage administratif. Depuis qu’elle a été décrétée, la mesure de l’état de siège fait l’objet d’appréciation diverses dans tout le Congo. Si elle est applaudie par certains, elle est fortement décriée par d’autres comme Gilbert Kambale de la société civile de Beni pour qui, elle « prépare le lit de la balkanisation » du pays ou encore Martin Fayulu et Adolphe Muzito de Lamuka qui craignent qu’elle soit une « manœuvre politique pour museler les citoyens congolais et accueillir massivement des populations étrangères dans la partie Est de la RDC ».
Dans tous les cas, dans trente jours, on pourra faire le bilan et apprécier la pertinence de l’état d’urgence qui, aux dires des autorités kinoises, ne vise qu’à ramener la paix et la quiétude dans une région longtemps martyrisée par les groupes armés.