Depuis la fermeture des frontières entre les pays de la CEDEAO et le Niger, en application des sanctions de l’Organisation régionale, les populations nigériennes vivent le calvaire. Ce jeudi, les Nigériens établis au Bénin ont lancé un appel à Patrice Talon.
Depuis le putsch perpétré au Niger par le général Abdourahamane Tchiani, la CEDEAO a pris des mesures punitives contre le pays. Toutes les transactions commerciales et financières ont été suspendues entre le Niger et le reste des pays de la CEDEAO, de même que les vols en direction du Niger. Les pays ont fermé leurs frontières. Dépassés par leurs propres souffrances et celles de leurs compatriotes vivant au Niger, les Nigériens du Bénin sont montés au créneau pour se prononcer sur la situation de leur pays, appelant+- le Président béninois au secours.
Réunis, jeudi, à leur ambassade, les Nigériens vivant au Bénin, par la bouche de El Hadj Bouraima Hamadou, secrétaire exécutif du Haut conseil des Nigériens au Bénin, ont d’abord témoigné leur entier soutien au CNSP. Ensuite, ils ont dénoncé les sanctions prises par la CEDEAO contre leur pays avant de lancer un appel solennel à Patrice Talon : « Nous appelons son excellence le président de la République du Bénin, Monsieur Patrice Talon, à sauver les nombreuses vies en souffrance en autorisant l’ouverture des frontières béninoises afin de permettre la reprise des flux des biens et des personnes avec le Niger ».
Premier client étranger du port autonome de Cotonou
Pays enclavé, le Niger s’est toujours servi du Bénin comme son exutoire naturel. Il est le premier client étranger du port autonome de Cotonou devant le Nigeria. Dans ces conditions, la fermeture des frontières entre le Bénin et le Niger fait vivre un véritable calvaire aux opérateurs économiques non pas seulement nigériens, mais également béninois. En effet, des centaines de camions restent coincés de part et d’autre de la frontière, depuis bientôt un mois, certains étant remplis de toutes sortes de produits, dont des denrées périssables. D’autres camions devant retourner au Niger ou revenir au Bénin attendent également à la frontière. Un véritable supplice pour les camionneurs qui restent ainsi séparés de leurs proches pour une durée inconnue, et un manque à gagner estimé à des centaines de millions pour les propriétaires des poids lourds, les différents concessionnaires et bien sûr les deux États.