Les municipales sous haute tension


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Drapeau de l'Algérie
Drapeau de l'Algérie

Après la présidentielle et les législatives, les Algériens sont appelés à se rendre une nouvelle fois aux urnes pour élire leurs maires. La campagne électorale a été boudée par les électeurs. Forte tension en Kabylie où partisans du boycott et participants se battent violemment.

C’est ce jeudi que les Algériens sont appelés à élire leurs présidents d’Assemblées populaires communales (APC). La frondeuse Kabylie risque à nouveau de boycotter largement ce scrutin malgré la participation du parti d’Aït Ahmed, le Front des Forces socialistes (FFS). Dans le reste du pays, les élections tourneront vraisemblablement au duel entre le parti au pouvoir, le Front de libération national (FLN), et sa copie conforme, le Rassemblement national démocratique (RND). Mais le parti du président, le FLN, a de fortes chances de se retrouver en tête des municipales. Et de conforter son succès aux législatives. « Les islamistes sont complètement hors-jeu depuis les législatives. Djaballah peut prétendre à quelques mairies dans l’est du pays et Nahnah au centre mais, dans l’ensemble, le match se jouera réellement entre le FLN et le RND », note Omar, militant de l’ex-parti unique.

L’équation kabyle

La Kabylie est une nouvelle fois le thermomètre de la réussite ou de l’échec des scrutins. Les arouchs et le parti laïc de Saïd Sadi, Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), appellent à un « boycott actif ». Les arouchs ont même décrété une grève générale ce jeudi. De peur que la participation ne soit aussi ridicule que lors des législatives (2%), les autorités ont dépêché des renforts impressionnants à Tizi-Ouzou et à Béjaïa. Car, depuis une semaine, les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre se sont aggravés. Et les cellules du Front des forces socialistes, qui a surpris toute la classe politique algérienne en décidant de participer aux élections, ont été brûlées par la population, déclenchant une crise grave entre les deux partis politiques.

« C’est participer à la ‘tchétchénisation’ de la Kabylie que de ne pas aller aux urnes. Les municipales concernent directement la population. Les citoyens ont besoin de leurs mairies, ils ne vont tout de même aller jusqu’à Alger pour se faire délivrer un extrait de naissance ! », s’emporte Djamel, cadre du FFS.

Les autorités algériennes veulent éviter à tout prix de réitérer l’expérience des législatives où moins d’un Algérien sur deux s’était rendu aux urnes. Et souhaitent surtout que le vote ait lieu en Kabylie. Même si c’est sous haute protection policière.

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