La réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui a pris fin, jeudi, à Vienne (Autriche), a tenté de satisfaire tous les acteurs. L’Algérie et le Nigeria ont obtenu une augmentation de leurs quotas de production. En échange, ils s’engagent les respecter.
« Le gros problème qui nous a occupé pendant cette réunion était celui de la surproduction. Certains pays dépassent largement leurs quotas, ce qui fait baisser les prix. Il a donc été décidé d’augmenter les quotas de 1,3 millions de barils par jours, ce qui ramène la production totale à 33 millions de barils par jours. En contrepartie, si les pays qui surproduisent respectent ces quotas, nous espérons une baisse de la production quotidienne de 1,7 millions de barils « , explique Monsieur Alkheraigi, de la communication de l’Organisation des pays producteurs de pétrole. Le congrès de l’Opep à Vienne qui a pris fin jeudi a tenté d’atteindre deux objectifs. Eviter que le prix du baril ne s’effondre à cause du dépassement des quotas par certains pays, au premier rang desquels l’Algérie et le Nigeria. Et tenir compte des capacités de production de ces pays, fortement supérieures aux quotas qu’on leur impose.
Contexte tentant
Dans un contexte global à la hausse – suite à la crise vénézuélienne et aux menaces qui pèsent sur l’Irak – il était tentant, en effet, pour les deux pays africains membres de l’Opep de vendre plus. Le prix du baril oscille aux alentours de 26 dollars malgré une offre très importante. Pourtant, des signes avant-coureurs de la fragilité des cours sont apparus ces derniers temps. Le 4 novembre dernier, une chute brutale a notamment ramené le prix du brent de la mer du Nord pour livraison en décembre (référence sur l’International Petroleum Exchange de Londres) à 24 dollars en l’espace d’une journée. La peur de la guerre en Irak ne pourra pas éternellement maintenir des prix que ne justifie pas un marché trop bien approvisionné. Fin octobre, l’Opep a constaté une surproduction totale de 2,8 millions de barils/jour (b/j).
Ali Ai Nouaïmi, ministre saoudien du Pétrole, était donc venu à la conférence de l’Organisation avec l’intention de rappeler les mauvais élèves à l’ordre et de proposer » une réduction de la production mondiale de brut de 1,5 à 2 millions de b/j « . Pour son propre pays, il proposait une baisse de 300 à 500 000 b/j. Son argument : si la surproduction devait perdurer, le prix du brent, malgré une tendance à la hausse de la demande mondiale, pourrait passer sous la barre fatidique des 20 dollars. Bras de fer. Chakib Khelil, le ministre algérien, était venu avec la mission inverse : proposer une augmentation de ses quotas de 1,1 million de b/j. Chacun des participants est donc rentré avec l’impression d’avoir rempli sa mission. Chakib Khelil et son homologue nigérian, Rilwanu Lukman, ont donné leur accord pour une baisse de la surproduction en échange d’un relèvement de leurs quotas. Reste à savoir si les mauvais élèves africains tiendront leur promesse.