Les Mauritaniens aux urnes pour élire leurs députés


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Avant les présidentielles de mars prochain, les Mauritaniens sont appelés dimanche à élire leurs députés. La junte militaire, au pouvoir depuis le renversement de Ould Sid’Ahmed Taya, le 3 août 2005, assure que le scrutin sera neutre et transparent.

Avec Panapress, Nouakchott, Mauritanie

Quelque 1 069 375 électeurs mauritaniens sont appelés aux urnes, les dimanche 19 novembre et 3 décembre prochains, pour élire les 95 députés de la future Assemblée nationale, dans le cadre d’un scrutin législatif couplé à des élections municipales. Sur un total de 441 listes engagées dans la bataille, 260 ont été présentées par des partis politiques, 124 par des candidats indépendants et 32 par des coalitions.

Le processus de transition militaire connaîtra son épilogue le dimanche 11 mars 2007 avec la tenue d’une élection présidentielle à laquelle ne peuvent prendre part les membres du gouvernement de transition et de la junte militaire. Cette dernière, dirigée par le colonel Ely Ould Mohamed Vall, est composée de 17 officiers supérieurs. En place depuis le 3 août 2005, date du renversement du régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, elle a pris un engagement pour des élections « neutres et transparentes ».

Cette assurance a été réaffirmée vendredi soir, à Nouakchott, par Habib Ould H’Met, le ministre secrétaire général de la présidence du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD) et président du comité interministériel chargé de la transition démocratique. Les conditions garantissant la transparence du vote sont notamment liées à la présence de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), des observateurs étrangers et nationaux (plusieurs centaines) et de l’utilisation d’un bulletin unique présentant toutes les garanties de sécurité, a-t-il expliqué à la presse.

Un test sur la neutralité de la junte

Par rapport au référendum constitutionnel du 26 juin dernier, le vote de dimanche, qui présente plus d’enjeux entre partis et candidats non affiliés aux organisations politiques, est considéré comme le premier test grandeur nature quant à la neutralité plusieurs fois réitérée du pouvoir en place. Notamment depuis que les partis, au cours des derniers mois, ont dénoncé à plusieurs reprises un soutien présumé des autorités aux candidatures indépendantes qu’elles auraient suscitées.

Dans un document publié samedi, l’organisation mauritanienne Conscience et Résistance estime que le vote « porte déjà les ferments de la discorde et de l’implication de l’armée » et souligne que le score des listes du Rassemblement national des indépendants (RNI) « traduira en réalité le poids de l’implication de l’armée ». « L’élection d’un président de la République inféodé au commandement de l’armée ne constituera plus qu’un enjeu de pure forme, vecteur d’instabilité et de régression », peut-on lire dans la déclaration de CR. L’organisation mauritanienne de droits de l’homme cite l’exemple de la localité de Guerou, où des hauts fonctionnaires sont accusés de soutenir une liste indépendante.

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