Des milliers de personnes ont manifesté dimanche à Rabat, au Maroc, en soutien au peuple palestinien. Une marche organisée par le Groupe d’action national de soutien à l’Irak et à la Palestine à l’occasion de la « Journée de la terre ».
Au Maroc, des milliers de manifestants, environ 2 000 à Casablanca selon Emarrakech, sont descendus dans les rues dimanche à l’occasion de la « Journée de la terre » [[La « Journée de la terre » commémore la mort de six Arabes israéliens en 1976 lors d’une manifestation contre les saisies de terres par l’État hébreu. Depuis, chaque année des rassemblements ont lieu à cette date en Israël comme dans les Territoires palestiniens. Cette année s’est greffée l’idée d’une série de manifestations internationales de militants pro-palestiniens baptisée « Marche mondiale sur Al-Qods (Jérusalem, ndlr) »]] pour exprimer leur solidarité au peuple palestinien, suite à l’appel du Groupe d’action national de soutien à l’Irak et à la Palestine. Dans le cortège, l’on pouvait apercevoir plusieurs ministres tels que celui de la Justice, Mustapha Ramid, ou de la Communication, Mustapaha El Khalfi, des syndicats et des leaders de partis politiques. Le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, également présent, a indiqué avoir participé à la mobilisation en temps que simple citoyen.
« Tous pour une Palestine musulmane » et « Non aux marchands de la paix », scandaient les manifestants. Hamid Chabat, le leader d’un des principaux syndicats (UGTM), a appelé « tous les musulmans du monde à verser l’équivalent de 10 dirhams (moins d’un euro) pour sauver la Palestine de l’enfer de l’occupation israélienne », rapporte AufaitMaroc. « Cette marche est destinée à dénoncer les crimes, les démolitions des habitations, les constructions d’implantation, la judaïsation d’Al-Qods et la falsification de son histoire dans le but de dénaturer son cachet multiconfessionnel en tant que site sacré pour les trois religions monothéistes », a-t-il déclaré.
L’événement n’est pas anodin, le royaume chérifien est notamment connu pour entretenir d’excellentes relations avec l’Etat d’Israël mais aussi avec les Etats-Unis, fidèles alliés des Israéliens. Il est considéré comme étant le pays du Maghreb le moins hostile à l’Etat hébreu. D’ailleurs, dans une missive adressée en 2009 au roi Mohammed VI, Barack Obama écrivait : « J’espère que le Maroc va jouer un rôle important dans le rapprochement entre le monde arabe et Israël, tout en sachant que cela entraînera une paix stable et une solution au conflit au Moyen-Orient ». Le royaume chérifien est par ailleurs le quatrième importateur arabe de produits israéliens, devant la Jordanie, l’Egypte et le Liban. Malgré cette position relativement favorable à Israël, le roi du Maroc Mohammed VI a vivement critiqué vendredi les constructions à Jérusalem-est sur « les terres de Palestiniens », dans une lettre envoyée à cinq membres de pays permanents de l’ONU.
Un diplomate israélien « exfiltré » du Maroc
« On m’a dit d’aller à l’aéroport le plus vite possible et de quitter le Maroc, » avait déclaré le 26 mars le diplomatie israélien David Saranga, chargé des relations avec le Parlement européen, à la presse israélienne. La veille, il participait à la 8e conférence de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée, à Rabat. Ce jour-là, le Comité Marocain de Soutien aux Causes de la Oumma organisait une autre marche en faveur des Palestiniens, mobilisant plus de 100 000 personnes dans la capitale selon les observateurs. Les manifestants en ont profité pour se rassembler devant le Parlement et protester contre La présence du diplomate. Des drapeaux israéliens ont même été brûlés.
Par mesure de sécurité, M. Saranga a été évacué sous escorte jusqu’à l’aéroport. Alors qu’Israel-infos.net parle d’une opération d’exfiltration « sous la menace islamiste », la presse marocaine, elle, fait référence à un « départ précipité ».