Les violentes manifestations de rue déclenchées dimanche soir à Abidjan par les Jeunes patriotes pour protester contre le refus du Groupe de travail international (GTI) de
proroger le mandat des députés se sont achevées jeudi en fin de journée après avoir fait au total cinq morts et de nombreux blessés dans la commune populaire d’Abobo.
Selon des sources hospitalières contactées vendredi par la PANA, la plupart des victimes ont été tuées ou blessées à l’arme blanche au cours de plusieurs affrontements qui ont opposé les membres de cette milice civile favorable à Laurent Gbagbo à des jeunes de l’opposition qui se sont constitués en comités d’autodéfense.
Lundi dernier déjà, première journée des manifestations de rue, quatre autobus transportant des Jeunes patriotes en route pour le quartier général de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), à la périphérie d’Abidjan, avaient été attaqués à coups de pierres par des militants de partis d’opposition.
Cette attaque, qui a fait de nombreux blessés parmi les manifestants, a été suivie de plusieurs autres qui ont finalement dégénéré en affrontements dans certains quartiers de la commune où l’opposition est nettement majoritaire.
Jusqu’à jeudi soir la tension était encore très vive, selon un habitant d’Abobo joint au téléphone par le correspondant de la PANA, qui a indiqué que les deux camps restaient sur le qui-vive, prêts à en découdre à tout moment.
On rappelle que cinq manifestants avaient été tués mardi dans la localité de Guiglo (à environ 600 km à l’ouest d’Abidjan) par les Casques bleus bangladeshi au cours de l’attaque de leur camp par plusieurs centaines de Jeunes patriotes, ce qui porte à dix le nombre de personnes tuées sur l’ensemble du territoire national de lundi à jeudi.