La pêche illicite cause de grands dommages financiers et écologiques aux pays africains. Depuis Nouakchott, sept pays d’Afrique de l’ouest lancent un appel à une mobilisation internationale contre ce phénomène.
Pillage de ressources halieutiques. Devant la prolifération de bateaux battant pavillon de complaisance ou sans nationalité, les autorités de sept pays côtiers d’Afrique de l’Ouest appellent à une mobilisation internationale contre la pêche illicite. Depuis quelques années, en plus des pêcheurs autochtones ne bénéficiant pas de licence, plusieurs contrebandiers s’adonnent à une pêche illégale au large des côtes africaines. Si les Etats africains évitent de désigner nommément les responsables de ce pillage, l’organisation écologiste Greenpeace ne s’embarrasse pas de langage diplomatique. Selon cette dernière, le port de la Luz, à Las Palmas, est la principale destination des bateaux pirates qui » y déchargent leur cargaison, pour la commercialiser en Espagne et dans l’Union européenne « .
Appauvrissement des populations
Les sept pays concernés (Cap Vert, Guinée, Gambie, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal et Sierra Leone) demandent une aide à la communauté internationale pour lutter contre ce phénomène qui « constitue aujourd’hui une menace réelle pour la pérennité des ressources halieutiques » de la région. C’est la destruction des fonds marins par la pêche intensive qui a alerté les autorités.
Un navire de Greenpeace a patrouillé ce mois-ci dans les eaux des côtes de Sierra Leone, Guinée et Guinée-Bissau et a constaté que beaucoup de ces navires de pêche illégaux étaient basés à Las Palmas. « D’innombrables bateaux opèrent impunément dans la zone sans aucun contrôle, certains d’entre eux cachant leur identité et leur pavillon. Les navires de pêche battant pavillon de complaisance commencent à devenir un véritable fléau », s’inquiète Greenpeace.
La production régionale est estimée à 1,2 millions de tonnes par an et la consommation moyenne de poissons y est de 20 kg par habitant et par an.