Une étude révèle la vitalité des entrepreneurs issus de l’immigration, plus particulièrement maghrébins, qui, depuis quelques années, montent à l’assaut de tous les secteurs économiques. Un dynamisme avec lequel la France doit désormais compter.
Sur 1 125 million de salariés étrangers que compte la France, 44% de ceux qui ont une activité entrepreneuriale sont des Maghrébins. Une force non négligeable mise en lumière par une étude réalisée par l’Agence pour la création d’entreprises (APCE) en collaboration avec le magazine Maghreb Ressources Humaines (MRH). Algériens, Marocains ou Tunisiens… l’étude tord le cou à plusieurs préjugés.
Les créateurs d’entreprise issus de l’immigration ne sont pas que des épiciers de quartier et les femmes commencent à être de plus en plus visibles parmi eux. » Le déterminisme ethnique ne fonctionne plus, du moins pour une grande partie des nouveaux entrepreneurs issus de l’immigration, qui n’hésitent plus à entreprendre dans des domaines inédits. » Cinq profils se dessinent : en premier, l’entrepreneur commerçant. Ils sont quelques dizaines de milliers d’artisans et de commerçants de la première ou de la seconde génération dont le niveau d’études ne dépasse pas généralement le baccalauréat et qui transmettent le fonds de commerce à leur famille.
De l’entrepreneur » profession libérale » à celui » des deux rives «
Vient ensuite l’entrepreneur » profession libérale « . Formateurs, consultants, avocats, comptables, ils ont un niveau d’études supérieur au baccalauréat et affirment que leur statut leur donne davantage de considération. Selon l’étude, » ce profil constitue une mutation importante de l’entrepreneuriat issu de l’immigration. Il démontre une réelle insertion économique et sociale dans le tissu économique « .
La France compte plusieurs centaines de dirigeants de PME/PMI, titulaires de diplômes professionnels, qui sont souvent victimes de discrimination pour l’accès à certains marchés ou l’obtention d’agréments. Les entrepreneurs à la tête de grandes entreprises ou de start-up florissantes ne sont que quelques dizaines, diplômés d’écoles supérieures aux profils internationalisés. Enfin, les entrepreneurs des deux rives, difficiles à quantifier, gèrent des entreprises dans deux voire plusieurs pays. » Ce va-et-vient permanent est le signe d’une véritable intégration économique et d’une banalisation de l’acte d’entreprendre. »
» En une génération, ces entrepreneurs se sont imposés dans le monde économique « , souligne le rapport. L’acquisition de la nationalité française a sans nul doute joué un rôle dans l’accès de ces entrepreneurs à quasiment tous les domaines d’activité mais il faut noter aussi qu’ils sont de plus en plus diplômés. L’augmentation du nombre d’entrepreneurs issus de l’immigration s’accompagne donc aussi d’une évolution qualitative des entreprises qu’ils créent. Conclusion : la France devra désormais » compter avec ce dynamisme français venu d’ailleurs « .