a visite que vient de faire le président Abdelaziz Bouteflika en Tunisie a évidemment été l’occasion de grandes déclarations d’amitié, d’émouvantes retrouvailles et d’évocations du passé. Mais au-delà de l’aspect formel de ces témoignages de fraternité arabe, le sens véritable de sa rencontre avec Zine El-Abidine Ben Ali est dans la relance d’un véritable processus de rapprochement entre les différents pays du Maghreb.
Les dissensions inévitables des premières décennies d’indépendance, les querelles de famille et les contestations frontalières ne sont plus de mise, au moment où la mondialisation des communications et de l’économie condamne tous les pays qui s’isolent à végéter sans prospérer. Les signaux de réchauffement donnés entre Maroc et Algérie sont encore discrets, mais réels.
La visite de Bouteflika en Tunisie marque en revanche qu’un pas décisif est franchi vers la construction d’un espace économique et diplomatique commun, où chacun gardera sa spécificité, ses institutions, son histoire, mais qui pourra envisager de coopérer d’un bloc avec l’espace européen déjà largement constitué.
Toujours est-il que tous les amis du Maghreb ne peuvent que se féliciter de voir les deux présidents, algérien et tunisien, déclarer ensemble leur volonté de « dynamiser et réactiver les structures et les institutions » de l’Union du Maghreb Arabe, » sur la base d’une évaluation de la situation dans la région et de l’état des relations entre les pays membres. »