Sécheresses et inondations, ironie climatique macabre d’une Afrique malmenée par les caprices du temps. Aux terres zimbabwéennes, malawites ou swazilandaises desséchées par le soleil, répondent aujourd’hui les terres détrempées du Rwanda, du Kenya, du Burundi, de la Tanzanie et de l’Ouganda. La mort arrive du ciel.
Plus de 112 victimes en Afrique de l’Est, suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues, impitoyables, sur l’ensemble de la sous région. En moins de deux semaines. Maisons emportées, bétail décimé, récoltes détruites, la saison des pluies ne fait pas cette année de cadeau. Elle jette sur les routes des milliers de sans-abri, sans rien que leurs larmes pour grossir celles du ciel. Leur terre les a trahis. Elle s’est dérobée sous les assauts du temps, emportant parfois leurs proches, parfois leurs biens, et toujours leur espoir.
Le Rwanda se félicitait il y a peu des bons résultats de son agriculture en remerciant la clémence d’un ciel bienveillant. Depuis, comme ses proches voisins, il se noie dans l’affliction. Le Rwanda et le Burundi avaient-ils besoin de ça ? Eux qui comptent parmi les pays les plus pauvres de la planète, se débattent déjà pour assurer leur simple survie économique. Les équilibres précaires sont rompus.
L’urgence humanitaire se profile dans une indifférence qui promet d’être complète. Car le monde a toujours les yeux rivés ailleurs, désespérément ailleurs.