Malgré les difficultés économiques que connaissent les Congolais, le marché des téléphones portables explose à Kinshasa. En pleine guerre des sociétés de télécommunication, la Congo-Chine Télécoms (C-CT) fait irruption et casse les prix.
L’engouement des Kinois pour les téléphones portables a été immédiat. Dès l’arrivée des premières compagnies -Afritel, Cellnet, Starcel, Sait telecom -, les kits complets comprenant un téléphone et une carte prépayée de communications se sont vendus comme des petits pains. Mais très vite, la flambée des prix a fait déchanter les usagers. L’irruption, sur le marché, de la Congo Chine Télécoms (C-CT) apporte un nouveau souffle à la téléphonie mobile congolaise. La nouvelle venue casse les prix et oblige les compagnies à mettre fin à une tarification abusive.
Un gadget ruineux
D’août à octobre, le prix d’une carte prépayée avait en effet doublé, s’alignant sur les variations du franc congolais par rapport au dollar. Les détenteurs de téléphones cellulaires ne savaient plus comment joindre les deux bouts. Une minute entamée en valant une consommée, les cartes s’épuisaient si rapidement que certains s’en retournaient aux traditionnelles cabines téléphoniques. D’autres, ne souhaitant pas lâcher prise et voulant rester à la page se résignaient à payer. » Equipe epola te « , dit-on dans le jargon kinois : on contractait des dettes. L' » ère du portable « , présentée comme un facteur de développement, provoquait la ruine des classes moyennes.
Nouveau départ pour le portable congolais
Depuis le 31 décembre, la donne a radicalement changé. La C-CT fait son entrée et propose un kit complet à 20 400 Fc (65 dollars). Outre des cartes prépayées de 15 minutes, elle offre surtout des abonnements dont les prix de varient pas. Ses appareils sont dotés d’options inédites pour les Kinois telles que la reconnaissance du numéro d’appel, la conversation à trois et le transfert d’appel. La C-CT, détenue à 49% par l’Etat congolais et à 51% par l’entreprise chinoise ZTE, voit ses boutiques prises d’assaut. Seule ombre au tableau : elle ne dispose pour le moment que de 20 000 lignes téléphoniques qui risquent, assez prochainement, d’arriver à saturation.