Les milices islamistes Al Chabaab ont tenté de reconquérir le pouvoir Mogadiscio ce week-end. Elles ont été contenues par les forces gouvernementales somaliennes avec l’appui de la force de maintien de la paix de l’Union africaine. Mogadiscio connaît un semblant de répit ce lundi.
Des tirs sporadiques se font encore entendre, mais le calme semble revenir progressivement à Mogadiscio, la capitale somalienne, ce lundi. De violents affrontements ont opposé les milices islamistes Al Chabaab aux forces gouvernementales ce week-end. Les combats entre les rebelles et les forces loyalistes ont éclaté samedi et ont fait au moins au moins 21 morts, dont 18 civils. Ils se sont prolongés dimanche alourdissant le bilan de la veille. « Nous avons tué 40 combattants du groupe Al Chabaab et nous continuons de les repousser. Nous les avons désormais chassés de trois quartiers du nord de Mogadiscio. Les soldats de la paix de l’UA nous ont aidés », a déclaré Salad Ali Jelle, un parlementaire somalien, à Reuters, dimanche. Du côté des troupes somaliennes, trois soldats auraient été tués, selon le maire adjoint de Mogadiscio, Adbifitah Shawey.
Somalie : Chronologie du conflit depuis 2000Source : Notre partenaire Irin La Somalie souffre d’une absence de gouvernement effectif depuis janvier 1991, date à laquelle le président Siad Barre a été renversé. Depuis cette date, les combats entre les chefs de guerre somaliens, les forces gouvernementales et différentes alliances d’insurgés islamistes se sont soldés par la mort de centaines de somaliens et le déplacement de centaines de milliers d’autres. Lire la suite |
L’Amisom sort de sa réserve
Le soutien de la force de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom) a permis de contenir les rebelles qui avançaient sur le palais présidentiel, la Villa Somalia. Forte de 4 300 hommes, elle sortait pour la première fois de sa réserve. Selon un porte-parole de l’Amisom, cette intervention s’est avérée nécessaire « parce que les rebelles avaient franchi la ligne rouge qu’ils ne devaient pas franchir pour éviter notre action militaire », rapporte Reuters. L’une des missions de l’Amisom est de protéger les points névralgiques de la capitale somalienne, à savoir le palais présidentiel, l’aéroport et le port.
Ahmedou Ould-Abdallah, le représentant spécial des Nations unies pour la Somalie, a déclaré ce lundi qu’il espérait que la riposte des forces somaliennes ramènerait la stabilité à Mogadiscio.
Une fois encore, les islamistes ont tenté de reconquérir le pouvoir perdu il y a deux ans et demi. Alliés à l’armée éthiopienne, les forces gouvernementales somaliennes avaient réussi à les déloger. Les combats entre les islamistes et le gouvernement somalien ont provoqué la mort de plus de 18 000 personnes et la fuite de milliers d’autres depuis 2006.
La Somalie est un pays politiquement instable depuis 1991. Outre la guerre civile, la situation a favorisé le développement de la piraterie près des côtes somaliennes.