Un attentat a frappé Batna, à 430 km au sud-est d’Alger, jeudi 6 septembre 2007, au moment où arrivait dans cette ville le Président Abdelaziz Bouteflika, qui s’est immédiatement recueilli auprès des corps des quatorze victimes et s’est rendu au chevet des dizaines de blessés.
« Les actes terroristes n’ont absolument rien à voir avec les nobles valeurs de l’Islam! » Visiblement affecté par l’attentat qui venait de se produire, le Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a tenu à renvoyer immédiatement le ou les auteurs de ce crime odieux devant le tribunal de leur conscience. L’Islam n’a jamais recommandé le meurtre, a fortiori le meurtre fratricide qui est perpétré contre son propre peuple, sa propre ville, sa propre famille…
Un attentat qui visait Abdelaziz Bouteflika
C’est pourtant de cette dérive criminelle inconcevable qu’a souffert l’Algérie au cours des années de cendre, de 1992 à 2002. La politique conduite par Abdelaziz Bouteflika, dite de « concorde nationale », est parvenue à faire diminuer sensiblement l’activité des groupes islamistes armés depuis une demi-douzaine d’années.
Pour autant, l’attentat perpétré jeudi 6 septembre 2007 à Batna semble renouer avec ce qui fut le quotidien de la décennie noire du terrorisme en Algérie : alors que se rassemblaient les curieux et les sympathisants qui se préparaient à accueillir la visite du Président Bouteflika à Batna, « une personne suspecte, parmi la foule, a tenté de franchir le cordon de sécurité. Refoulée par un agent des forces de sécurité, cette personne est partie en courant. immédiatement après s’est produite l’explosion« . Tels sont les mots mêmes par lesquels le Ministre de l’Intérieur algérien, Noureddine Yazid Zerhouni a décrit les événements, lors de la conférence de presse organisée dans la soirée.
Si l’auteur de l’attentat n’avait pas été repéré, il est vraisemblable qu’il aurait provoqué l’explosion de cette bombe de forte puissance sur le passage du Président, voire à proximité de lui, à la faveur du bain de foule prévisible…
La visite d’Abdelaziz Bouteflika avait été annoncée depuis longtemps, et elle devait être l’occasion pour le Chef de l’Etat algérien d’inaugurer plusieurs grands projets en cours d’exécution ou de finalisation, en particulier en matière de logement (construction d’une ville nouvelle) et en matière universitaire, puisque la capitale des Aurès se voit désormais doter d’un nouveau pôle universitaire important. (cf sur les chantiers réalisés à Batna l’analyse il y a quelques mois de notre confrère Algerie-dz).
Des dizaines de victimes civiles
Mais c’est une toute autre actualité qui attendait à son arrivée Abdelaziz Bouteflika, qui s’est immédiatement rendu à l’hôpital de Batna au chevet des blessés, stigmatisant l’acte criminel qui venait de les faucher. La bombe a explosé au milieu des passants qui se regroupaient pour l’accueillir, ne laissant que peu de chances de survie à ceux qui étaient à proximité, et blessant un maximum de personnes.
Un tel attentat est fait pour tuer, et à quelques minutes près il aurait pu viser Abdelaziz Bouteflika lui-même. Après les 33 morts de l’attentat d’Alger, le 11 avril 2007, et les huit soldats tués lors de l’attentat du 11 juillet dernier, les quatorze morts de Batna viennent s’ajouter au triste bilan de l’Organisation d’Al Qaïda au Maghreb islamique… Le danger auquel vient d’échapper Abdelaziz Bouteflika lui-même remémore quant à lui de bien douloureux souvenirs, et notamment la mort tragique de Mohamed Boudiaf en 1992…
Comme si, malgré les tentatives de désarmement et de réconciliation, les quelques centaines de terroristes réfugiés dans les montagnes des Aurès ne voulaient jamais sortir de la logique sanglante dans laquelle ils se sont engagés…
crédits photos : algerie-dz