D’après une étude du cabinet A.T. Kearney, huit villes africaines ont le potentiel pour concurrencer de grandes mégalopoles mondiales dans un horizon de 10 à 20 ans. Preuve que l’Afrique améliore son attractivité mondiale.
« Les villes africaines sont à la croisée des chemins. Les mégapoles historiques que sont Johannesburg, Nairobi et Lagos continuent d’être parmi les villes africaines les plus globalisées », indique Dan Starta, associé en charge de la zone Moyen-Orient et Afrique à A.T. Kearney. Toutefois, « avec une chute dans le classement depuis le premier indice en 2008, des villes émergentes pourraient rapidement leur passer devant », ajoute-t-il. Le cabinet de conseil a publié mardi une étude, le « Global Cities Index » (GCI), qui classe 84 métropoles de plus d’1 million d’habitants, pour lesquelles 26 critères répartis et pondérés au sein de cinq grands indicateurs sont pris en compte. Une seconde étude inédite a également été mise au point par le cabinet, l’ »Emerging Cities Outlook » (ECO) ; elle classe les villes émergentes, sur une base de 34 villes situées dans des pays que la Banque mondiale qualifie de bas ou moyens revenus, en fonction de leur potentiel de développement.
Pour établir son classement, A.T. Kearney s’est donc basé sur ces cinq indicateurs : l’activité économique, le capital humain, l’échange d’informations, l’offre culturelle et l’influence politique. Dans le classement ECO, il apparaît que huit villes africaines vont concurrencer, d’ici 10 à 20 ans, les grandes mégalopoles mondiales : Addis Abeba (3e), Nairobi (9e), Johannesburg (13e), Cape Town (16e) et Tunis (18e), figurent dans le top 20, comme l’indique le tableau ci-dessous. Les trois autres villes africaines sont Casablanca, Le Caire et Lagos qui arrivent respectivement en 22e, 30e et 32e position.
L’ECO mesure le potentiel des villes des pays émergents pour devenir de véritables plateformes internationales. En outre, les villes des pays à faibles ou moyens revenus seront, dans un avenir proche, de véritables rivales pour les villes déjà établies.
Erik Peterson, associé et directeur général du Global Business Policy Council d’A.T. Kearney a souligné : « La plupart des autres classements des villes limitent leur analyse à la sphère économique ou à la qualité de vie. « Le Global Cities Index » propose une approche holistique qui permet de mesurer ce qui différencie l’attractivité des grandes villes à générer, attirer et retenir les capitaux internationaux, les personnes et les idées. »
Selon Dan Starta, « les bastions traditionnels africains en Afrique de l’Ouest continuent d’être attrayant, mais les entreprises doivent de plus en plus tenir compte des nouvelles villes compétitives du continent pour tirer pleinement partie du potentiel de croissance de l’Afrique ». Il met toutefois en garde les maires et ceux en charge du développement économique urbain contre les pièges « les plus courants de la croissance urbaine » et les invite à « prendre exemple sur les villes dont le modèle permet une croissance économique et une amélioration des conditions de vie pérennes et continues ».