Les habitants de N’Djamena fuient vers le Cameroun


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L’attaque des troupes unifiées des mouvements rebelles tchadiens sur N’Djamena a généré ses premiers réfugiés depuis dimanche. Dans le même temps, la situation des camps de réfugiés et de déplacés que l’Eufor devait sécuriser, depuis la semaine dernière, se détériore.

Des milliers d’habitants ont profité de l’accalmie pour quitter la capitale tchadienne, depuis dimanche, en direction du Cameroun voisin, après deux jours de combats entre forces rebelles et loyalistes. La ville camerounaise de Kousseri ne se trouve qu’à quelques centaines de mètres, de l’autre côté du pont Ngueli, qui enjambe la rivière Chari, frontière naturelle entre les deux pays. Elle s’est préparée à accueillir des milliers de réfugiés en renforçant d’abord son dispositif policier, tout en rassurant sur le fait que la frontière resterait ouverte. La Croix-Rouge camerounaise a également envoyé une équipe sur les lieux alors que les organisations humanitaires de l’ONU ont commencé à déployer du personnel dans la région.

A l’est, à l’ouest et au sud, réfugiés et déplacés

L’attaque rebelle génère les premiers réfugiés de la capitale tchadienne alors que la situation des camps qui rassemblent près de 240 000 réfugiés soudanais et 180 000 déplacés tchadiens, à l’est du pays, à la frontière avec le Soudan, s’est aggravée ces derniers jours. Là même où l’Eufor devait se déployer à partir de lundi dernier pour contribuer à sécuriser les camps.

C’est de là que les mouvements rebelles qui ont unifié leur commandement, en décembre dernier, ont lancé leur attaque mardi dernier après avoir été bombardés la veille par les forces régulières. La situation sécuritaire a même poussé jeudi dernier l’UNHCR à évacuer l’essentiel de son personnel de la ville de Guéréda vers Abéché, située à 165 Km au nord-est. Leur enceinte y avait été attaquée à plusieurs reprises, en trois jours, par des hommes en treillis militaires armés de kalachnikov, et qui ont dérobé 5 véhicules.

Pour ne rien arranger, une série d’attaques non revendiquées ont poussé des ressortissants Centrafricains sur les routes la semaine dernière. Les forces de l’ordre, les troupes rebelles et des bandits armés se livrent indistinctement à des agressions sur les populations, depuis plusieurs années, dans le nord du pays. Certains réfugiés ont rejoint l’un des quatre camps de réfugiés au sud du Tchad, près de la ville de Goré, où 45 000 personnes se trouvent déjà.

Photo : panneau à l’entrée de l’hôpital d’Abéché, Olivia Marsaud

Pour suivre le fil des événements :

4 février mi-journée : Tchad : le régime d’Idriss Deby sur des charbons ardents

3 février mi-journée : Tchad : N’Djamena en flammes, mais Déby tient bon

3 février au matin : Le Président tchadien cerné par les rebelles

2 février mi-journée : Les rebelles prennent N’Djamena

1er février mi-journée : la bataille de Massaguet

31 janvier : Percée spectaculaire de la colonne rebelle au Tchad

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