Le chanteur zaïrois a enflammé les pelouses du ministère de la Coopération, à Paris le soir de la fête de la musique.
Chapeau rouge vissé sur le crâne, un ample pantalon africain assorti d’une chemise blanche tissée, Papa Wemba a mis le feu, le 21 juin, au jardin du ministère français de la Coopération. Le public français a repris en choeur les succès du musicien zaïrois, se déchaînant notamment sur « Show me the way ».
Quelques standards encore, et Papa Wemba passe du ndombolo à la samba, en demandant aux hommes de prendre leur cavalière respective par le bras et de « souffler tendrement je t’aime à l’oreille ». Le public n’a pas attendu pour joindre le geste à la parole. Ce n’est pas aux toubabs qu’on apprend à jouer aux amoureux dans la rue ! Bête de scène, Papa en profitait pour prêcher la bonne parole : « par la grâce de Dieu, j’ai aujourd’hui cinquante-et-un ans. Mais rien n’est sûr pour vous, faites attention au sida », a-t-il notamment martelé.
Peu nombreux, les Africains étaient toutefois là pour regarder le spectacle du grand frère. « En tant que Congolais, Papa Wemba est une grande vedette chez nous parce qu’il remplace Pepe Kallé, Franco et Tabuley. Sa musique est fascinante. Je dois ajouter que l’organisation est bonne puisqu’on a vu des Algériens, des Brésiliens, des Ivoiriens, etc. fêter la fraternité de la musique et de la culture », clame Biansuki Basile, ressortissant de la R.C.D. résidant à Paris.
Fraternité de la musique
Les toubabs non plus n’ont pas résisté au rythme : « C’est l’été, alors on s’amuse bien », déclare la Française Catherine : « Les Africains ont une façon de danser et de chanter que je trouve superbe, je suis jalouse et franchement cela réveille quelque chose au fond de moi. »
A la fin de la soirée, vers minuit, le présentateur Claudy Sar – par ailleurs animateur à RFI – avait du mal à faire comprendre au public que les bonnes choses ont toujours une fin.