Cinquante deux minutes pour faire revivre l’ancestrale activité de fonte des forgerons dogon. Cinquante deux minutes pour fixer à jamais une tradition qui se perd. Quelques minutes seulement sur un site pour découvrir ce documentaire.
Ce site est un drôle de site. Un doux et subtil mélange d’histoire, de cinéma, d’ethnographie, de tradition et de magie. Un univers d’un autre temps que restaure le présent et ses bobines. Un univers que nous content Eric Huysecom et Bernard Augustoni. Le premier est directeur scientifique , réalisateur et enseignant spécialisé dans les études archéologiques et ethno-archéologiques des populations ouest africaines. Le second est réalisateur et caméraman. Ils nous offrent leur aventure dans un documentaire intitulé » Inagina, l’ultime maison du fer « .
Une trace dans l’histoire
Le site présente leur film et les pages écrivent un bout de l’histoire des forgerons. 1995 au Mali. Une des dernières réductions de fer effectuée par un clan de forgerons du peuple dogon. Aujourd’hui, la forge malienne n’est plus réalisée qu’à partir de matériel de récupération et les artisans ont délaissé la laborieuse technique de la réduction du minerai. Celle qui nécessitait la maîtrise absolue du feu et de ses températures. Celle qui requérait aussi un rituel et des incantations » accouche de ton corps refroidi, accouche d’un bel enfant, masse le bas de ton dos, fais descendre la paix « .
C’est donc en témoignage de ce qui disparaît que onze forgerons ont ravivé la flamme le temps du documentaire. Conscients de la disparition de leur art et de leur technique, ils se sont laissés filmer afin de laisser une trace. Devant la caméra, ils ont restauré un four fondé à la fin du XVIIIème siècle et abandonné en 1960. Puis, ils ont creusé la mine, allumé le feu et invoqué les esprits. Et ils ont obtenu du fer qui a permis de forger outils, armes et parures. Le site permet de revivre en image et en mots cette expérience unique en nous donnant à connaître ces forgerons, leur histoire et leur technique.