Depuis plusieurs années, fleurissent sur le marché des cosmétiques pour peaux noires, des « éclaicisseurs de teint ». Des crèmes très prisées des femmes africaines, mais qui ne sont pas sans risques pour la santé. L’utilisation de ces produits prendrait des proportions inquiétantes, au Mali notamment.
Le marché des crèmes éclaircissantes de teint est florissant : les firmes de cosmétiques qui les produisent ont pignon sur rue, et leurs publicités s’étalent dans les magazines féminins à destination de la population noire occidentale.
Leurs marques doivent obligatoirement porter la mention « garanti sans hydroquinone », car ce produit, véritable « décapant » de l’épiderme, a déclenché un scandale il y a quelques années. Il était facteur d’irritations et plus encore, il était cancérigène. Aujourd’hui l’hydroquinone n’est autorisé en Europe qu’à hauteur de 2%, et il est interdit dans certains pays comme l’Afrique du Sud – mais malheureusement pas dans tous.
Epidermes uniformes
Beaucoup de femmes noires, en particulier en Afrique centrale et de l’Ouest et aux Etats-Unis, transforment ce désir de blanchissement en véritable obsession. C’est le cas au Mali, où, selon la BBC, la moitié de la population féminine du pays utilise ce genre de crèmes, au mépris de la méfiance la plus élémentaire. Un mouvement généralisé, qui touche toutes les couches de la société, et qui inquiète fortement les dermatologues maliens. Les femmes les plus pauvres veulent elles aussi avoir accès à ces crèmes miracle. Mais elles n’ont pas les moyens de s’offrir des produits de bonne qualité, et les crèmes qu’elles utilisent leur brûlent la peau et à terme, pourraient déclencher de nombreux cas de cancers.
Véritable phénomène de société, le degré d’éclaircissement de la peau deviendrait un facteur d’exclusion pour les femmes qui se refusent à utiliser ces crèmes, et la campagne de mise-en-garde lancée par le gouvernement n’a que peu d’impact face à ce mouvement d’uniformisation des épidermes.