Le commerce des pierres précieuses est en panne dans ce pays martyr. Les mesures prises par l’Etat s’avèrent inefficaces pour inverser la tendance – qui profite largement aux voisins de la R.D.C..
Pauvre République démocratique du Congo (R.D.C.). Pauvre malgré la richesse exceptionnelle de ses ressources, notamment minières. Pauvre de l’ambition vorace de ses voisins, de son instabilité chronique, du souvenir détestable de Mobutu…
Les diamants congolais, dont l’exportation avait rapporté 74,28 millions de dollars US au premier trimestre de 1999, n’ont été exportés qu’à hauteur de 48 millions au cours des trois premiers mois de l’année 2000. En cause, la dépréciation continue du franc congolais, la monnaie nationale introduite en août 1998. Au cours parallèle, il faut 40 francs pour un dollar, contre neuf francs pour un dollar au cours officiel.
Impuissance politique
Or le gel du taux de change interbancaire a déréglé le commerce du diamant, en contraignant les opérateurs étrangers à négocier des taux réalistes avec des fraudeurs de plus en plus nombreux. En conséquence, la compagnie anglo – sud africaine De Beers a suspendu ses achats en R.D.C. dès octobre 1999. Le nombre des comptoirs agréés par l’Etat a fondu, passant de 40 à 10
Le 18 mars dernier, le gouvernement de Laurent-Désiré Kabila, constatant l’impossibilité pour la Banque centrale congolaise de fournir les devises nécessaires au soutien du franc congolais, a créé des zones de libre circulation des devises étrangères. Mais les comptoirs n’ont pas vu pour autant revenir les acheteurs.
Le FMI, en janvier dernier, établissait que la moyenne annuelle des recettes d’exportations congolaises de diamants, autrefois de 715 millions de dollars, avait chuté à 300 millions en 1999. Selon l’agence PANA, cette perte » représente le gain réalisé par les Etats voisins « .