Les étrangers ne sont pas tous égaux


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Le monde francophone

Le sort des étrangers installés en Côte d’Ivoire diffère selon la nationalité. Si les Occidentaux sont épargnés, voire protégés, les immigrés africains sont sujets à des vexations et des humiliations. Les Burkinabè, résidant à Abidjan, ont été délogés de leurs domiciles.

Les rues d’Abidjan étaient pleines, samedi dernier, de milliers de travailleurs immigrés d’origine africaine qui fuyaient leurs bidonvilles. Les forces de sécurité ont investi dès vendredi, au lendemain de la mutinerie, le bidonville d’Agban-Deux plateaux. Ils ont incendié les baraques faites de tôles ondulées, de planches et de cartons. Motif : les mutins y auraient trouvé refuge et complicité. Les militaires ont dû déchanter très vite. Ils n’ont trouvé dans le bidonville, situé dans la périphérie du quartier chic des Deux plateaux, que des immigrés démunis, pour la majorité des Burkinabè et des Ghanéens. De nombreux témoignages font état de razzia : l’argent, les bijoux et les téléphones portables auraient disparu lors de perquisitions musclées. Les Burkinabè sont doublement pénalisés car ils ne peuvent rentrer dans leur pays, la route menant vers le Nord est le théâtre des combats entre l’armée régulière et les rebelles.

Les Américains en attente d’une évacuation

Selon plusieurs témoignages, des habitations et des kiosques de fortune ont été incendiés dans les quartiers populaires d’Adjamé et d’Abobo, qui abritent une forte population de travailleurs immigrés d’origine ouest-africaine. Les gendarmes ont refusé aux journalistes de prendre des photos de leurs collègues en train d’obliger, sous la menace de leurs armes, des travailleurs immigrés à quitter leurs foyers. Ce climat tendu ressuscitait les souvenirs douloureux de la « chasse aux boubous » lancée à l’issue des élections de l’an 2000 contre les musulmans, ivoiriens ou étrangers, dans les rues d’Abidjan, note le correspondant de l’Afp.

Contactés au téléphone, les résidents français se disent plutôt sereins.  » Les écoles ont été fermées dès jeudi, jour de l’insurrection. L’ambassade nous a demandé de rester chez nous sauf en cas d’urgence. Mais samedi, la vie est déjà redevenue normale à Abidjan « , témoigne un expatrié français.

Tous les Américains résidant à Korhogo, dans le nord de la Côte d ‘Ivoire , ont été regroupés en vue d’une évacuation dans une mission baptiste, au centre de la ville, occupée depuis jeudi par des militaires rebelles, signale le correspondant de l’Afp.  » Tous les Américains se sont regroupés en vue d’une évacuation. Les Français ici commencent à être de plus en plus inquiets, d’autant que les tirs sont plus soutenus et qu’on commence à entendre des tirs de mortiers sporadiques », a déclaré un Français à l’Agence France presse. Tous les étrangers ne sont pas égaux.

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