Les États-Unis ont qualifié le coup de force des militaires au Niger de coup d’État. Washington a annoncé de lourdes représailles, notamment la suppression de près de 500 millions de dollars d’aide économique.
Plus de deux mois après le coup d’État au Niger, les États-Unis tranchent. Washington a finalement qualifié la prise du pouvoir par les militaires nigériens de coup d’État. Et selon la loi américaine, cette reconnaissance est synonyme de suspension de l’aide allouée au gouvernement du Niger. Alors qu’il est l’un des pays les plus pauvres du monde. Ce qui justifie d’ailleurs l’importante aide américaine.
Pourquoi la suspension de l’aide américaine
«Nous prenons cette mesure parce qu’au cours des deux derniers mois, nous avons épuisé toutes les voies disponibles pour préserver l’ordre constitutionnel au Niger», justifie la Maison Blanche. Toutefois, précise Washington, l’aide humanitaire, notamment en nourriture, destinée à soulager la population, n’est pas concernée par la mesure punitive.
Il faut signaler que malgré les multiples injonctions de Washington, le Conseil national de sauvegarde de la patrie a campé sur sa position. Mieux, les militaires au pouvoir déroulent. Faisant fi des appels de la communauté internationale exigeant la libération du Président Mohamed Bazoum, la junte a créé son gouvernement et dirige le pays sans coup férir.
Washington pose ses conditions
Même la transition de six mois proposée par l’Algérie a été rejetée par les militaires au pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Position qui a d’ailleurs contraint Alger à suspendre, provisoirement, sa médiation dans cette crise. C’est dans ce contexte que Washington a fait preuve de plus de fermeté. Les États-Unis, qui disposent d’un millier de soldats sur le sol nigérien, ont d’ailleurs cessé toute coopération militaire avec le pays.
Pourtant, des militaires américains, rassemblés sur la base de drones d’Agadez, ont formé beaucoup de gradés nigériens. Sauf que le temps, selon Washington, n’est plus à la coopération. Il faut, impérativement, un retour aux institutions démocratiques, à la libération du Président Mohamed Bazoum. Seule condition pour le rétablissement de l’aide.