Dans un communiqué publié ce mercredi 4 juin, le département d’Etat américain s’inquiète des vagues d’arrestations et de disparitions de dizaines de citoyens rwandais au cours de ces deux derniers mois.
Depuis plusieurs mois, des dizaines d’individus sont arrêtés ou ont disparus au Rwanda, certains seraient même détenus en secret pendant plusieurs semaines avant de comparaître devant la justice, rapporte RFI.
Mercredi 4 juin, par un communiqué, les Etats-Unis ont manifesté leur inquiétude face à cette vague d’arrestations. Le département d’Etat américain a exprimé les mêmes inquiétudes que le rapport du 16 mai, d’Humain Right Watch (HRW), l’organisation de défense des droits de l’Homme. HRW avait alors évoqué une vague de disparitions forcées, dont quatorze cas détaillés dans le district de Rubavu, dans l’ouest du pays.
Les Etats-Unis saluent toutefois le fait que quelques personnes arrêtées, aient enfin été transférées devant la Cour de justice. Mais Washington craint toutefois que d’autres individus soient toujours retenus en secret, et il appelle donc le Rwanda à respecter la loi, ainsi que le droit international.
« Evidemment, nous continuons de suivre de près les cas des personnes dont nous sommes sans nouvelles, et de ceux qui ont été arrêtés également », explique l’une des porte-parole de John Kerry, Marie Harf.
La liberté d’expression mise à mal
D’autres sources d’informations crédibles inquiètent aussi les Etats-Unis, comme celles faisant état de menace contre des journalistes, ou encore l’injonction du gouvernement rwandais qui a mis fin au programme de radio »Good Morning Rwanda ». Ce programme qui passait sur Flash FM a été interrompu il y a un mois, sans aucune explication de la direction de la radio.
Un fois de plus, Washington incite Kigali à respecter la liberté d’expression et la liberté d’information en permettant « d’enquêter, de rendre compte et de faciliter des débats sur des sujets d’intérêt public ».
Question de sécurité
Face à ces dénonciations, le Rwanda avance des raisons de sécurité. « Le Rwanda fait face à un défi sécuritaire spécifique dans le nord du pays où les FDLR et des groupes associés se sont infiltrés », explique le gouvernement rwandais, dans un communiqué.
La ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, Louise Mushikiwabo, assure que la police et les agences de sécurité agissent tout en respectant la loi.