Les États-Unis veulent reprendre, avec l’Éthiopie, les relations qu’ils entretenaient avant la guerre du Tigré. Pour y parvenir, ils sont prêts à mettre les moyens qu’il faut. Mais ils attendent de la partie éthiopienne qu’elle situe les responsabilités des atrocités commises pendant la guerre.
331 millions de dollars ! Voilà la somme que les États-Unis ont promise à l’Éthiopie en guise d’aide humanitaire. C’est l’annonce faite, ce mercredi, à Addis-Abeba par le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken.
Une aide destinée à tous les Éthiopiens
Cette aide n’est pas destinée exclusivement au Tigré, mais à toutes les régions de l’Éthiopie où le besoin se fait sentir. « Nous voulons faire en sorte que quiconque en a besoin reçoive cette aide », a indiqué Anthony Blinken qui a également précisé que « ces fonds vont fournir un soutien vital à ceux touchés et déplacés par le conflit, la sécheresse et l’insécurité alimentaire en Éthiopie ». Selon les estimations de l’ONU, pas moins de 22 millions d’Éthiopiens, sur une population totale de 120 millions d’habitants, sont actuellement dans un besoin accru d’aide alimentaire. Non seulement à cause des violences qui déchirent le pays, mais également en raison de la sécheresse, un fléau qui sévit fréquemment dans la Corne de l’Afrique.
La nécessité d’enraciner la paix et de situer les responsabilités
Pour les États-Unis, il importe avant tout « d’enraciner la paix qui s’implante dans le Nord » et « d’établir les responsabilités des atrocités perpétrées par toutes les parties durant le conflit (au Tigré) » et de mettre en œuvre « un processus de justice de transition », a précisé le porte-parole du département d’État, Ned Price. Toutes choses qui permettront « de renforcer la relation entre les États-Unis et l’Éthiopie ».
Côté éthiopien, l’enthousiasme pour la reprise de relations normales avec l’allié américain est fort perceptible. En témoignent ces propos de Demeke Mekonnen, Vice-premier ministre et ministre éthiopien des Affaires étrangères : « Nous avons des relations anciennes et il est temps de les raviver et d’avancer ». Abiy Ahmed est allé dans le même sens en affirmant : « Nous avons convenu de renforcer les relations bilatérales anciennes entre nos pays, avec une promesse de partenariat ».
Avec les discussions de ce mercredi, le retour de l’Éthiopie dans l’AGOA, dans les prochaines semaines, n’aurait rien de surprenant. Pour rappel, les États-Unis ont exclu l’Éthiopie de cet accord, en janvier 2022, en raison des nombreuses violations des droits humains auxquelles a donné lieu le conflit du Tigré.