Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain, a déclaré hier, mardi 27 juin, que les États-Unis vont prendre de nouvelles mesures pour limiter les activités du groupe Wagner en Afrique.
Poutine a décidé de reprendre en main les mercenaires du groupe Wagner. Objectif, les réintégrer pour partie dans l’armée régulière et arrêter leur conflit avec les troupes régulières du régime en Ukraine. Pour autant, la présence et l’influence de Wagner en Afrique, notamment au Mali, en Centrafrique, au Soudan ou en Libye, n’est pas remise en cause. C’est pourquoi les États-Unis ont décidé de mettre un terme à l’impunité des troupes paramilitaires sur le continent africain, et d’en limiter l’influence sur les gouvernements locaux.
Matthew Miller a annoncé que les États-Unis allaient prendre des mesures supplémentaires contre le groupe Wagner qu’il a accusé de semer « la mort et la destruction dans son sillage » en Afrique. La milice russe de Evgueni Prigojine est, en effet, souvent en cause dans des exécutions sommaires dans les pays où elle participe à la sécurité. Au Mali par exemple, le chef de Barkhane, Laurent Michon, a nommément accusé les mercenaires d’avoir exécuté 200 personnes, cherchant ensuite à en faire porter la responsabilité à l’armée française.
En Centrafrique, un des pays où Wagner est installé depuis le plus de temps, de nombreuses ONG ont constitué des dossiers sur les exactions, tortures et exécutions des paramilitaires.
Attaquer les revenus de Wagner
Il faut dire que la présence de Wagner apporte des revenus importants liés à l’exploitation des ressources locales. Mais c’est aussi pour la Russie un soutien important des pays africains concernés à l’ONU. Ce sont ces deux axes, financier et diplomatique, que Washington souhaite fragiliser.
La première sanction annoncée concerne les compagnies minière Midas Resources et Diamville, présentent dans l’exploitation de mines en Centrafrique. Le groupe est, en effet, rémunéré directement par l’État centrafricain à travers l’obtention de la gestion des mines d’or. Ces deux sociétés appartiennent à Evgueni Prigojine, le patron de Wagner. « Le groupe Wagner finance ses opérations brutales en partie grâce à l’exploitation de ressources naturelles dans des pays comme la Centrafrique et le Mali (…) Les États-Unis continueront de cibler les sources de revenus du groupe Wagner afin de l’empêcher de s’étendre en Afrique, en Ukraine ou ailleurs », a déclaré le sous-secrétaire au Trésor, Brian Nelson.