Une délégation américaine de haut niveau, comprenant des responsables du Pentagone, est actuellement en visite à Niamey, au Niger. Selon le ministère nigérien de la Défense, l’objectif de cette visite est de présenter aux autorités nigériennes le plan de retrait des troupes américaines du pays.
La délégation américaine qui a débarqué au Niger est dirigée par Christopher Maer, Secrétaire adjoint à la Défense chargé des opérations spéciales et des conflits de faible intensité, et le Général de corps d’armée Dagvin Anderson, directeur du développement des forces interarmées au département de la Défense. Ils ont été reçus par le Général de corps d’armée Salifou Mody, ministre nigérien de la Défense nationale.
Lutte contre le terrorisme au Sahel
Cette visite fait suite à la décision du Niger, en mars dernier, de dénoncer l’accord militaire qui le liait aux États-Unis. Cet accord permettait le déploiement de plus d’un millier de soldats américains sur le territoire nigérien, principalement dans la région d’Agadez, dans le nord du pays, près des frontières libyenne et algérienne. Ces troupes américaines étaient présentes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Dans une interview accordée au Washington Post, le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, avait justifié la décision du gouvernement prise en mars. Niamey accuse les États-Unis d’avoir menacé et tenté de faire pression sur son pays pour qu’il abandonne ses relations avec l’Iran et la Russie. M. Zeine affirme que la décision de mettre fin à la coopération militaire avec les États-Unis a été prise en réponse à des « menaces » proférées par des responsables américains, notamment la sous-secrétaire d’État aux affaires africaines, Molly Phee.
Le Niger reste ouvert à la poursuite des relations
Selon le Premier ministre nigérien, Mme Phee aurait menacé le Niger de sanctions en cas de conclusion d’un accord de vente d’uranium à l’Iran. Le chef du gouvernement nigérien a également critiqué l’attitude de la délégation américaine qui s’est rendue à Niamey en mars dernier, la qualifiant d’ »inacceptable » et de « condescendante ». Il a reproché aux États-Unis d’avoir suspendu leur coopération militaire après le coup d’État de février 2021, « laissant le pays à la merci des terroristes ».
M. Zeine a toutefois souligné que le Niger restait ouvert à la poursuite de relations économiques et diplomatiques avec les États-Unis. Il a lancé un appel aux investisseurs américains, affirmant que son pays était prêt à leur offrir des conditions favorables pour exploiter ses ressources naturelles, notamment l’uranium, le pétrole et le lithium. Ces déclarations du Premier ministre nigérien interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et le Niger.
Engagement des États-Unis à soutenir le Niger
Depuis le coup d’État de 2021, les États-Unis ont exprimé leur préoccupation quant à la dégradation de la démocratie et des droits humains au Niger. Ils ont également sanctionné plusieurs membres de la junte militaire au pouvoir. Le Niger, pour sa part, s’est tourné vers d’autres puissances, comme la Russie, la Chine et la Turquie, pour obtenir du soutien militaire et économique. Cette nouvelle orientation diplomatique suscite des inquiétudes aux États-Unis, qui craignent que le Niger ne devienne un bastion de l’influence russe ou chinoise en Afrique.
Actuellement, une délégation américaine de haut niveau est en séjour à Niamey. Les discussions entre les responsables américains et nigériens porteront sur le calendrier et les modalités de ce retrait. Il est important de noter que ce retrait ne signifie pas la fin de la coopération entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme. Les États-Unis ont réaffirmé leur engagement à soutenir le Niger et les autres pays du Sahel dans leurs efforts de sécurisation de la région.