Les États-Unis condamnent l’escalade à l’Est de la RDC et soutiennent les pourparlers du Kenya


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Le Président sortant des Etats-Unis, Donald Trump
Le Président sortant des Etats-Unis, Donald Trump

L’instabilité à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) continue de s’intensifier, alimentée par les combats entre l’armée congolaise, le groupe armé M23 et les forces rwandaises. Alors que les hostilités se poursuivent dans la région, les États-Unis ont exprimé leur ferme désapprobation lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies. Dorothy Shea, l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, a vivement dénoncé l’offensive conjointe du Rwanda et du M23, et souligné la nécessité de mettre fin à cette violence dévastatrice.

Les tensions dans l’Est de la RDC ont pris une tournure particulièrement inquiétante ces dernières semaines. Après l’échec des négociations sous la médiation de l’Angola, qui avait tenté de rapprocher les autorités de Kinshasa et Kigali, le M23, soutenu par des troupes rwandaises, a considérablement avancé sur le terrain. Selon les Nations Unies, entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais ont rejoint les rangs du M23 pour intensifier l’offensive, visant principalement la capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma, qui est désormais menacée. La ville, qui compte près d’un million d’habitants, abrite également un nombre considérable de déplacés internes, qui fuient les combats incessants dans les zones rurales environnantes.

Le Rwanda et du M23 accusés de perturber les efforts humanitaires

Lors de sa déclaration à l’ONU, Dorothy Shea a exprimé la ferme position de Washington en condamnant ce qu’elle a qualifié de « violations flagrantes de la souveraineté » de la RDC. Elle a mis en relief les attaques ciblant des villes comme Goma et Sake, des zones déjà dévastées par des années de conflits. Selon l’ambassadrice, les actions militaires du Rwanda et du M23 perturbent gravement les efforts humanitaires et mettent en danger la mission de maintien de la paix des Nations Unies (MONUSCO), qui lutte pour protéger les civils et apporter une aide essentielle aux personnes déplacées.

L’ONU a également pointé du doigt l’usage de technologies sophistiquées par les forces rwandaises, notamment le blocage des signaux GPS, ce qui a perturbé les opérations humanitaires et la réponse des Nations Unies. Shea a insisté sur l’arrêt immédiat de ces actions, et souligné qu’elles avaient un impact direct sur les populations vulnérables et les missions de secours. De plus, la représentante américaine a dénoncé l’emploi d’artillerie lourde dans des zones densément peuplées, une tactique qui a exacerbé la souffrance des civils et entraîné des pertes humaines et matérielles importantes.

Respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC

La position des États-Unis est claire : Washington a averti qu’il utiliserait tous les outils à sa disposition pour tenir les responsables de cette violence et de l’instabilité en RDC pour compte. L’appel lancé à l’ONU pour un cessez-le-feu immédiat et la cessation de toute forme de violence dirigée contre les civils est une volonté ferme de mettre un terme à l’escalade de cette crise. Les États-Unis ont également insisté sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC, et exigent la fin de tout soutien externe aux groupes armés opérant dans la région, qu’ils soient congolais ou étrangers.

Au cœur de cette dynamique géopolitique compliquée, des initiatives de médiation se dessinent. Le Président kényan, William Ruto, a annoncé qu’un sommet extraordinaire de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) se tiendrait dans les 48 heures pour discuter de la situation en RDC. Ce sommet réunira les dirigeants de la région, dont le Président congolais Félix Tshisekedi et le Président rwandais Paul Kagame, qui ont tous deux accepté de participer aux discussions. Le Kenya, qui préside actuellement l’EAC, a souligné l’importance d’une solution régionale pour mettre fin à ce conflit qui déstabilise non seulement la RDC, mais l’ensemble de l’Afrique de l’Est.

Rétablir la paix dans l’Est de la RDC

Ruto a fait part de sa profonde inquiétude face à l’escalade des violences dans la région, notamment la prise de Goma par les rebelles du M23, et a insisté sur la nécessité d’un dialogue constructif entre les différentes parties prenantes. Selon le Président kényan, la seule façon de rétablir la paix dans l’Est de la RDC est de relancer les pourparlers et de privilégier l’engagement de tous les acteurs régionaux, y compris les gouvernements de la RDC, du Rwanda et des pays voisins. Le Kenya appelle également à un soutien accru de l’Union Africaine (UA) et de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), ainsi que des partenaires internationaux, pour aider à la recherche d’une solution politique et mettre en œuvre un cessez-le-feu.

Les discussions prévues sous l’égide de l’EAC devraient permettre d’identifier les mesures concrètes pour désescalader le conflit et mettre un terme à l’impasse qui dure depuis plusieurs années. Le Kenya espère qu’une fois les tensions apaisées, un cadre de coopération régionale pourra être établi pour garantir une paix durable et assurer la sécurité des populations civiles, particulièrement dans les zones les plus affectées par les combats. Dans le même temps, les appels à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise du dialogue entre la RDC et le Rwanda se multiplient

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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