Les États de la CEMAC en difficulté sur l’indice de développement humain


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Centrafrique réfugiés
Centrafrique réfugiés

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a présenté, ce 4 novembre 2024, à Libreville, le Rapport mondial sur le développement humain 2023-2024. Cette édition met en exergue les faibles performances des six États membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) en matière de développement humain. Avec des rangs allant de la 123e place pour le Gabon à la 191e pour la Centrafrique, les pays de la sous-région peinent à traduire leurs ressources naturelles en progrès humain substantiel.

La CEMAC, qui regroupe des pays riches en ressources naturelles, dont le pétrole, les minerais et les forêts, peine à transformer ces richesses en amélioration concrète du bien-être des populations. Selon le rapport du PNUD, la répartition inégale des ressources, la faible diversification économique et la corruption contribuent aux faibles scores de développement humain. Ces éléments soulèvent des questions sur la gestion et l’optimisation des ressources.

Le Gabon meilleur élève, la Centrafrique en queue de peloton

Parmi les six pays de la CEMAC, le Gabon se classe au 123e rang et se positionne comme le meilleur élève de la région. Ce classement témoigne de certains efforts en matière de développement, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé. Toutefois, même avec ces avancées, le Gabon reste loin derrière sur l’échelle mondiale. Preuve que même les mieux classés dans cette région d’Afrique doivent faire face à beaucoup défis.

À l’autre extrême, la Centrafrique occupe la 191e place, soit l’une des pires performances mondiales. Les conflits prolongés, la fragilité des institutions et l’instabilité politique expliquent en grande partie ce retard. Le rapport souligne que la violence endémique a compromis les efforts de développement. Une situation qui laisse la population dans un état de grande précarité et d’accès limité aux services essentiels.

Des indicateurs de santé et de l’éducation préoccupants

Le rapport du PNUD révèle également de faibles performances en matière de santé dans les pays de la CEMAC. L’espérance de vie y reste en deçà de la moyenne africaine, les services de santé étant souvent peu accessibles, surtout dans les zones rurales. Le manque de financement et de personnel qualifié, ainsi que l’insuffisance des infrastructures de santé, sont pointés comme de grands obstacles à l’amélioration de cet indicateur important.

Le secteur de l’éducation, autre pilier du développement humain, souffre aussi de sous-investissement et de mauvaise gestion dans la sous-région. L’accès à une éducation de qualité reste limité, et les taux d’alphabétisation, notamment chez les femmes, sont particulièrement faibles dans certains États. Selon le rapport, une éducation de qualité pour tous pourrait néanmoins constituer une base solide pour le développement socio-économique futur.

Inégalités de genre persistantes et corruption massive

Les inégalités de genre continuent d’entraver le développement humain dans la CEMAC. Le rapport du PNUD souligne les discriminations que subissent les femmes, notamment en matière d’accès à l’éducation, à l’emploi et aux soins de santé. Ces inégalités réduisent non seulement le potentiel individuel des femmes mais affectent également le progrès global des pays de la sous-région.

Le PNUD met également en avant les problèmes de gouvernance comme frein au développement humain dans la CEMAC. La corruption, les pratiques de clientélisme et l’instabilité politique créent un environnement peu propice à une croissance durable et inclusive. Le rapport appelle les pays de la CEMAC à engager des réformes structurelles pour renforcer leur développement humain.

Cela inclut une meilleure gestion des ressources naturelles, un investissement accru dans les secteurs de la santé et de l’éducation, ainsi qu’une lutte plus efficace contre la corruption. Le rapport encourage également une plus grande coopération régionale pour répondre aux défis communs. En conclusion, le PNUD préconise une vision intégrée du développement humain pour la CEMAC.

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