Pour trouver les compétences qui leur manquent, les grands groupes algériens prospectent en… France. Samedi prochain, à l’initiative du Réseau des Algériens diplômés des Grandes Écoles françaises (REAGE), une rencontre inédite se tiendra à Paris : le 1er Forum Entreprises « Carrières en Algérie ».
D’un côté, les patrons des principales entreprises algériennes et des filiales des groupes internationaux implantées en Algérie : Cévital, Algérie Télécom, Orascom Telecom Algérie, Algérie Poste HSBC, BNP Paribas, Général Electric, Société Générale, Ernst&Young… Ils sont à la recherche de compétences de haut niveau pour accompagner leur développement sur un marché très dynamique et de plus en plus concurrentiel. De l’autre: des centaines d’Algériens et de Français d’origine algérienne, diplômés des plus prestigieuses écoles d’ingénieurs et de commerce hexagonales. Munis de solides références scolaires et professionnelles, ils souhaitent travailler dans leur pays d’origine, l’Algérie. Qui sont-ils ?
«Nous avons deux principaux profils. Des diplômés qui ont passé leur bac en Algérie et poursuivi des études de haut niveau en France. Aujourd’hui, ils souhaitent retourner travailler en dans leur pays pour mieux le servir. Ils sont de plus en plus attirés par le dynamisme économique du pays. L’autre catégorie est composée de jeunes Français d’origine algérienne. Ils sont nés et ont grandi en France. Après de brillantes études, souvent dans les grandes écoles et universités françaises, ils ont choisi de s’expatrier à l’étranger. Pour des raisons personnelles, ils placent l’Algérie en tête de leurs destinations préférées. Certains par envie de découvrir ce pays qu’ils ne connaissent souvent pas bien. D’autres, pour réaliser le rêve de leur parents immigrés : retourner vivre et travailler au pays », explique Abdeslam Habarek, Président du Forum Reage.
Face à l’absence d’un marché de l’emploi en Algérie bien structuré, Reage, via son réseau de 600 membres, entend faciliter la tâche aux deux parties. « En l’absence d’annonces d’offres d’emploi et d’agences de recrutement spécialisées, notre rôle consiste essentiellement à mettre en contact les entreprises algériennes et les diplômés qui souhaitent travailler en Algérie », souligne M. Habarek. Les entreprises algériennes ciblent des profils particuliers qui manquent en Algérie : des cadres disposant de véritables compétences managériales. Pour attirer ces nouvelles compétences, les groupes algériens commencent même à briser un tabou : ils sont de plus en plus nombreux à leur proposer des salaires élevés, souvent accompagnés de divers avantages en nature. « Ce sont notamment des filiales de groupes étrangers implantés en Algérie et certaines entreprises privées algériennes qui ont initié cette tendance.
Aujourd’hui, certains groupes publics, présents dans des secteurs très concurrentiels comme les télécoms par exemple, semblent prêts à franchir le pas », souligne M. Habarek. L’initiative d’organiser ce forum a été soutenue par les gouvernements algérien et français.
Rabah Yanis, pour Le Quotidien d’Oran
La forum se déroulera à L’ESCP – EAP 79, Avenue de la République, 75011 Paris, Metro : Saint Maur.
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