Alors que dans le secteur de la santé la température est toujours en hausse, celui de l’éducation s’agite à son tour au grand dam des milliers d’élèves dont l’année scolaire risque d’être compromise. Une grève générale devrait être lancée à partir du 21 février. Le Snapest (syndicat national autonome des professionnels de l’enseignement secondaire et technique) a entamé un mouvement de grève dès aujourd’hui.
Notre correspondant en Algérie
L’appel à la sagesse du ministre de l’Education nationale, M Boubakeur Benbouzid, qui a adressé une lettre ouverte samedi aux syndicats enseignants, est sans écho sur le terrain. Plusieurs syndicats autonomes tels le Satef (syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation), le Snapest (syndicat national autonome des professionnels de l’enseignement secondaire et technique) et le Cnapest (conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique) sont déjà en ordre de bataille. La tutelle, qui exhorte les travailleurs de l’éducation à faire preuve de patience, est, aux yeux des protestataires, dépourvue de toute « crédibilité » pour avoir toujours « privilégié de fausses solutions ».
Le durcissement de la situation est générateur de beaucoup d’inquiétudes parmi les parents d’élèves qui craignent de voir l’avenir de leurs enfants compromis. « Nous payons toujours les conséquences des tumultes du secteur de l’éducation qui n’a jamais connu de stabilité », nous a confié A.M, parent d’élève en Kabylie. Le Bac et le BEM (brevet d’enseignement moyen), qui sont des examens importants dans le cursus des élèves, risquent de connaître une perturbation sans précédent au regard de la tension qui monte parmi les travailleurs de l’Education, résolus à ne pas courber l’échine « quelques soient les conséquences ».
Les responsables du ministère de tutelle, selon lesquels «le dossier relatif au régime indemnitaire concernant 500 000 fonctionnaires de l’éducation a été ficelé comme prévu le 31 décembre dernier et transmis au ministère des finances », gardent espoir de pouvoir faire changer d’avis les syndicalistes dont l’appel à la grève a trouvé un large l’écho parmi les enseignants. Même si les syndicats continuent de considérer l’appel à l’apaisement comme un coup d’épée dans l’eau eu égard à la crise qui couve dans le secteur depuis plusieurs années, le ministère de Benbouzid se démène pour éviter « la grève de trop » dont le point de départ a été fixée au 21 février. La question du statut particulier et l’âge du départ à la retraite ainsi que l’amélioration des conditions socioprofessionnelles du corps enseignant demeure un point d’achoppement des différents pourparlers entre les syndicalistes et la tutelle qui cherche à éviter le pire.
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