Seconde Guerre Mondiale, mai 1940, un village déserté des Ardennes (France), 5 tirailleurs sénégalais, Gustave le paysan et ses deux petits-enfants. Tel est le décor du film de Pierre Javaux Les enfants du pays. Une production pleine d’humour et d’émotion dont la sortie en salle est prévue le 12 avril prochain en France.
Par Koceila Bouhanik
Voici l’histoire d’une patrouille de cinq tirailleurs sénégalais par un beau mois de mai 1940, perdus dans l’immense forêt des Ardennes. Le hasard les fait finalement prendre pied dans un petit village français sur la frontière belge, abandonné par ses habitants devant l’avancée allemande. Abandonné ? Pas totalement. Car il reste encore Gustave, vieux paysan revêche incarné par un grand Michel Serrault, et ses deux petits-enfants, Camille (Emma Javaux) et Etienne (Arthur Chazal)… Les Enfants du Pays commence.
Revêtant son uniforme élimé de troupier de la Grande Guerre, Gustave se fait passer pour un lieutenant et prend le commandement de la petite troupe. Si le vieux bonhomme réagit d’abord avec méfiance devant l’irruption de ces « colonisés » sans chef, ses petits enfants et lui-même ne résisteront pas longtemps aux sentiments humains et à l’attachante fantaisie des « intrus »… Une belle leçon de fraternité et de tolérance réalisée par Pierre Javaux à découvrir absolument.
Entre humour et émotion
Le Guerrier, le Sorcier, l’Officier, les Troupiers. Quatre figures emblématiques de la colonisation africaine que l’on retrouve magistralement interprétées par des acteurs aux performances remarquables : William Nadylam (Malick), Pascal Nzonzi (Baye Dame), Ralph Amoussou (Bha), Allen Parnell (Massamba) et les frères Ido, Jacky (Lamine) et Cédric (Soguy). Le casting des tirailleurs Sénégalais s’est déroulé à Paris. Les acteurs sont tous des français d’origine africaine, qui ont parfois une double nationalité.
Pierre Javaux les a choisis parce qu’ils partageaient avec lui « la volonté de parler de choses graves par le biais de l’humour ». Les Enfants du Pays se concentre davantage sur les relations entre les différents protagonistes que sur le contexte, pour le moins délicat. Au final, on est pris dans ce tourbillon de sentiments humains merveilleusement servi par un comique de situation tout en subtilité. Mission accomplie, « ma coummandant ».