Les dirigeants africains face à la crise financière internationale


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L’Afrique, écartée du sommet du G-20 sur la crise financière internationale, veut trouver ses propres solutions. Mercredi, à l’initiative de l’Union Africaine, de la Banque africaine de développement et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), une conférence a réuni les ministres des Finances et les gouverneurs de banques centrales du continent. A l’ordre du jour : l’examen des conséquences d’une récession économique mondiale sur les économies africaines et des propositions de solutions africaines.

« Nous sommes réunis aujourd’hui pour un conseil de guerre ». C’est en ces termes que Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, a ouvert mercredi la conférence sur la crise financière internationale réunissant les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales de 35 pays du continent à Tunis.

Les dirigeants africains ne décolèrent pas. Les pays riches regroupés au sein du G-20 qui se réunit à partir de samedi à Washington pour tenter de reformer le système financier international, n’ont invité aucun représentant du continent. Seule l’Afrique du Sud sera présente à ce sommet du G-20. Non comme porte-parole de l’Afrique mais en tant qu’une économie émergente. « Il est incroyable et inacceptable que l’Afrique, protagoniste de la vie internationale aux côtés de l’Amérique, de l’Europe et de l’Asie soit mise à l’écart du débat décisif de la refondation du système de Bretton Woods », fulminait fin octobre Denis Sassou Nguesso, le président Congolais. Il prononçait alors un discours lors du 6è forum mondial du développement durable à Brazzaville.

« La voix africaine doit être mieux entendue »

Ce mercredi, les Africains se sont donc réunis pour tenter d’apporter leur propre solution à la crise financière internationale qui n’épargnera pas le continent. Dans le document final de la conférence de mercredi les responsables africains se sont mis d’accord pour constituer un comité de ministres et de gouverneurs de Banques centrales. Sa mission : « préparer des propositions pour que soient pris en considération tous les aspects concernant la voix et la représentation de l’Afrique au sein de l’architecture internationale ». « La voix africaine doit être mieux entendue » a indiqué Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de Développement, dans une interview accordée à RFI.

Pour les dirigeants africains, il n’est pas question que cette crise vienne compromettre les « progrès appréciables réalisés par le continent ces huit dernières années ». Dans leur déclaration finale, ils appellent à des « solutions véritablement mondiales ».
Au total, aucune mesure concrète n’a été prise. Mais l’Afrique a manifesté sa volonté de s’unir pour faire entendre sa voix et compter sur l’échiquier politique et économique mondial.

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