La parenthèse démocratique des années 90 a vécu. On assiste depuis quelques mois à un retour des vieux démons. Le temps s’est-il arrêté en Afrique ? Tunisie, Guinée, Namibie, la liste ne cesse de s’allonger. La tendance est aux présidents à vie. Lansana Conté lance ses militaires contre les opposants, Ben Ali la police et ses militants contre toute tentative d’expression. Que veulent nos gouvernants, à part rester en place ? Comment voient-ils leurs peuples ? Troupeau de moutons à tondre, rassemblement de dégénérés ?
Que peuvent-ils faire de plus que ce qu’ils ont fait depuis plus d’une génération, voire plus ? Quel exemple ! Et surtout quel mépris pour les Africains ! La honte sur eux ! Comme s’ils étaient irremplaçables ! Pour enfoncer leurs pays respectifs dans l’horreur économique, ils n’ont pas leur pareil effectivement. De quel bilan peuvent-ils se targuer pour vouloir, encore et encore, nous gouverner ? L’espérance de vie ne cesse de raccourcir, l’analphabétisme de croître… Belle leçon de gouvernance.
34 ans au pouvoir. Le général Gnassingbé Eyadema, au pouvoir depuis 34 ans, souhaite briguer un troisième mandat. 34 ans ! Une vie ! Le Togo est-il à ce point dénué d’alternatives ? Ben Ali, après son coup d’Etat médical, il y a 14 ans, ne veut pas quitter le pouvoir ? Les opposants tunisiens, hommes et femmes, sont jetés en prison, après des procès staliniens. Pauvre Tunisie, pauvre Afrique.
A ce jour, seuls quatre pays ont assuré une transition démocratique dans les règles de l’art : Sénégal, Mali, Afrique du Sud et Ghana. Le reste, des présidents mal élus, quand ils le sont, et des dictateurs qui ne s’embarrassent pas d’apparats démocratiques. Le combat continue et, malheureusement, la bêtise aussi.