L’Envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la sécurité routière, Jean Todt, est en visite au Sénégal. Durant son séjour de trois jours, l’ancien pilote automobile a rencontré les autorités de ce pays ouest-africain fréquemment endeuillé par des accidents de la circulation.
Depuis le mercredi 3 mai 2023, l’ancien pilote Jean Todt est en visite à Dakar, au Sénégal. Objectif : sensibiliser sur les accidents de la circulation récurrents au pays de la Téranga. Au cours de son séjour qui prend fin le 6 mai, le Français a rencontré le ministre des Transports et a été reçu en audience par le Président sénégalais, Macky Sall.
« J’ai reçu, ce 4 mai, M. Jean Todt, Envoyé spécial du SG de l’ONU pour la sécurité routière. Ce fut un grand moment d’échanges. Je me suis engagé auprès de lui pour lutter contre l’insécurité routière et sauver ainsi des milliers de vies. C’est un défi majeur pour le Sénégal », a indiqué le chef de l’État sénégalais à la suite de son tête-à-tête avec Jean Todt.
Réduire de moitié le nombre de victimes
Outre les autorités, Jean Todt a rencontré des représentants du secteur privé. Des échanges qui ont porté sur la prévention. L’ancien pilote automobile mène un combat pour aboutir à une réduction de moitié du nombre de victimes de la route dans le monde, à l’échéance de 2030. Mercredi, lors d’une rencontre avec le secteur privé sénégalais, Jean Todt a donné sa recette pour éviter les accidents de la circulation.
« Il faut le respect des mesures simples et l’application sévère de la loi », pour aboutir à des résultats », a-t-il insisté. « C’est toujours gratifiant de voir qu’il y a un intérêt pour parler d’insécurité routière. On sait, malheureusement, qu’il y a beaucoup trop de morts sur les routes dans le monde et notamment au Sénégal. Des mesures très simples permettraient immédiatement de diviser par deux le nombre de victimes des routes », a-t-il poursuivi.
« Avoir peur comme on a eu peur du Covid-19 ».
Et de lister les mesures : « le port de la ceinture de sécurité à l’avant et à l’arrière, l’utilisation d’un casque aux normes correspondantes, la vitesse, l’utilisation de téléphone en conduisant et l’absorption d’alcool et de drogue. Il faut noter aussi l’éducation, l’absence de loi ». L’ancien pilote automobile est radical : « pour avoir des résultats, il faut être sévère, avoir peur comme on a eu peur du Covid-19 ».
Notons que la visite de l’ancien pilote français intervient quelques mois après une série d’accidents qui ont endeuillé le Sénégal. Le 8 janvier, en effet, au moins 40 personnes avaient péri à la suite d’une collision de bus à Sikilo, dans la région de Tambacounda. Une semaine plus tard, au moins 21 morts ont été dénombrés dans un accident à Sakkal, région de Louga (au Nord).
Des drames de la route qui se sont enchaînés poussant les autorités à prendre des mesures fortes. En effet, désormais les transports interurbains sont interdits de minuit à 5 heures du matin. Avec cette mesure dont l’application stricte a été instruite, les autorités visent à réduire le nombre d’accident. Après Dakar, Jean Todt est attendu en Côte d’Ivoire pour les mêmes raisons.