Les dessous de la burqa


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Burqa fashionista, Peter de Wit

Être sexy en burqa, c’est possible. La marque de lingerie « Liaison dangereuse » a lancé, en novembre dernier, un spot publicitaire dans lequel le top modèle allemand Miriam Wimmer porte la burqa comme unique habit, cachant ses dessous affriolants. Provocatrice, attrayante, la publicité fait polémique.

« Tout le monde a le droit d’être sexy. Partout. » Tel est le slogan du spot publicitaire lancé par la marque de lingerie féminine « Liaison dangereuse », en Allemagne. Entre esthétisme, fantasme et provocation, la publicité est censée montrer que les femmes peuvent avoir des dessous affriolants tout en portant la burqa ou le niqab. Alors que la France débat sur l’interdiction du voile intégral, l’Allemagne fait parler d’elle avec cette publicité qui dévoile la présence d’une sexualité féminine sous les tissus noirs islamiques.

Le temps de 46 secondes, le spectateur est plongé dans le cadre intimiste du top modèle qui revêt par-dessus ses sous-vêtements une austère burqa.

De l’érotisme caché

Tel un voyeur, le spectateur suit pas à pas la toilette de la jeune femme. D’abord dénudée, elle se vêtit de simple dessous, porte-jarretelles, bas et talons aiguilles. Cette mise en scène du corps féminin a certainement pour vocation de la rendre sexuellement désirable. La publicité fait dès lors passer le message que, sous la burqa, il se passe des choses très valorisantes pour la femme.

L’érotisme est à son comble lorsqu’elle s’enfouit sous le voile intégral. La présence du désir et le caractère ostentatoire de la religion tiennent dès lors du paradoxe.

Un fantasme refoulé

Au-delà du caractère islamiste de la burqa, la publicité montre une femme indépendante qui semble porter le voile intégral de son propre choix. Le tissu noir n’empêche pas le jeu de séduction. Au contraire, le mystère qui l’entoure crée un fantasme autour de la burqa.

Ainsi Brassens s’était aussi amusé le temps d’une chanson, « La religieuse », à imaginer les dessous et les jeux érotiques que pourrait cacher une jolie religieuse sous sa robe.

Mais la publicité qui joue volontairement de la dynamique sexuelle de la Burqa, de l’attrait pour l’interdit, risque d’offenser les plus fidèles et les plus radicaux qui voient en cet habit un aspect religieux et non sexuel. Une publicité que les pays islamistes, en plus de la France, ne risquent pas de voir sur les écrans!

Pari réussi, sous le coup de la provocation, la marque aura su faire parler d’elle…

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